Controverse suite aux propos du préfet de Kankan : Réaction de la MAOG Antenne Kankan

La récente déclaration du préfet de Kankan, le contrôleur général de la police Kandia Mara, continue de susciter de vives réactions au sein de la société civile et des acteurs socio-politiques. Lors de l’inauguration d’un monument au quartier Banankoroda, le préfet a tenu des propositions jugées menaçantes envers toute personne qui tentait de dégrader le monument, en affirmant : « Quiconque utilise de la craie ou de la peinture dessus, ou tente de le brûler, subira le même sort que celui qui est déjà parti. Que Dieu nous en garde. »

Ces paroles ont été fermement condamnées par Sékouba Traoré, coordinateur de l’antenne locale de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG) à Kankan. Dans une interview accordée à notre rédaction le vendredi 4 septembre 2024, M. Traoré a exprimé son indignation face à cette sortie du préfet qu’il qualifie d’« usurpation de titre » et d’« incitation dangereuse ».

« Nous, société civile, allons nous constituer dans les jours à venir pour porter plainte contre le préfet. Ses propositions dénaturent l’esprit de la présidence du CNRD et risquent de provoquer un soulèvement, surtout en cette période sensible de l’histoire de la Guinée. Il a manqué de sagesse administrative, et nous condamnons fermement cette attitude », at-il déclaré.

Sékouba Traoré a également déploré le manque de retenue du préfet dans ses propositions, qualifiant ceux-ci d’« incongrus et discourtois » tant envers l’administration guinéenne qu’envers la population. « C’est regrettable. Nous appelons à la responsabilité des autorités administratives pour gérer cette affaire avec sérieux et prudence », a-t-il ajouté.

Pour conclure, M. Traoré a exhorté les nouvelles autorités, notamment le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), à doter les préfectures de conseillers juridiques afin de mieux encadrer la communication des représentants de l’État et éviter de telles dérives à l’avenir.