La salle d’audience du tribunal criminel de Kaloum était pleine à craquer ce vendredi 24 mai 2024, lorsqu’un verdict très attendu est tombé. Mamadou Baïlo Diallo, connu sous le pseudonyme de Guidho Fulbhè, est rentré chez lui après avoir passé 18 mois en détention, dans une affaire qui a captivé la nation et mis en lumière les tensions persistantes entre l’État et les défenseurs des droits de l’homme.
Le juge Aboubacar Tiro Camara a prononcé un verdict qui a surpris beaucoup de monde. Alors que la plupart des accusés, impliqués dans une prétendue tentative de complot contre l’État, ont été acquittés, Mamadou Baïlo Diallo a été reconnu coupable de diffusion de vidéos à caractère propagandiste sur les réseaux sociaux. Sa condamnation : deux ans d’emprisonnement avec un sursis de sept mois et une amende de 2 000 000 GNF.
À l’énoncé du verdict, un mélange de soulagement et de frustration a envahi la salle d’audience. Les partisans de Guidho Fulbhè, massés à l’extérieur du tribunal, ont exprimé leur joie de voir leur héros finalement libéré, même si la condamnation a laissé un goût amer. « La justice a été partiellement rendue, mais nous ne pouvons pas ignorer les mois de souffrance qu’il a endurés pour avoir exercé sa liberté d’expression », a déclaré un de ses partisans.
À sa sortie de la maison centrale de Conakry, Mamadou Baïlo Diallo a été accueilli en héros. Des centaines de personnes étaient présentes pour célébrer son retour. Dans une déclaration émotive, Guindho Fulbhè a remercié ses soutiens et promis de continuer son combat pour la liberté et la justice. « Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu durant tout ce temps. Ce n’est pas la fin, mais un nouveau commencement », a-t-il affirmé.
Tandis que Fulbhè retrouve sa liberté, les quatre autres accusés, Mamadou Lamarana Guessé Diallo, Alpha Abdoulaye Diallo, Mamadou Sow et Mamadou Baïlo Baldé, ont été entièrement acquittés des charges de complot contre l’État. Leurs familles, présentes au tribunal, ont partagé des scènes de joie et de soulagement.
Pour les deux individus en fuite, Mody Sory Barry et Alpha Barry, le tribunal a été impitoyable. Condamnés à 20 ans de prison ferme, un mandat d’arrêt international a été émis contre eux. Leur capture et leur jugement restent une priorité pour les autorités.
Les avocats de la défense ont salué le verdict comme une victoire pour la justice et les droits de l’homme en Guinée. « Bien que nous déplorions la condamnation de Guidho Fulbhè, nous sommes satisfaits que la plupart des accusations infondées aient été rejetées. C’est un pas en avant pour la justice dans notre pays », a déclaré Me Bea
Le retour de Guidho Fulbhè marque un tournant dans sa vie et dans son engagement pour la liberté d’expression. Après 18 mois de détention injustifiée, il est déterminé à poursuivre son combat avec encore plus de vigueur. Son histoire continue d’inspirer de nombreux Guinéens et rappelle à tous que la liberté est un droit pour lequel il faut se battre sans relâche.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info