A travers une plénière tenue ce dimanche 31 décembre 2023 à l’hémicycle du palais du peuple, les conseillers nationaux ont procédé à l’Examen et Adoption du volet dépenses et du Projet de Loi de Finances Initiale 2024. Cette rencontre a connu la présence des membres du CNRD, les membres du gouvernement, les corps diplomatiques et les organisations internationales entre autres.
Selon le rapport fait Par la ‘’Commission du Plan, des Affaires Financières et du Contrôle Budgétaire’’, portant sur le volet dépenses du Projet de la Loi de Finances Initiale 2024 et Présenté par la Rapporteuse Générale, Honorable Fatima CAMARA, suite à la baisse des recettes du projet de loi de finances 2024 de 446,11 Mds, les dépenses ont été réévaluées à 37 682,58 Mds contre une prévision dans la Loi de Finances Rectificative 2023 de 37 249,45 Mds (+1,16%). Rapportées au PIB, les dépenses s’établissent à 18,55%. L’augmentation des dépenses de 433,13 Mds par rapport à 2023, est imputable aux dépenses courantes pour 453,22 Mds (2,10%). Elle est atténuée par la légère baisse des dépenses d’investissement y compris les BAS pour 20,09 Mds (-0,13%). Cette baisse s’explique par la réduction des dépenses du BAS Fonds Commun de l’Education pour 241,33 Mds.
- Dépenses courantes
Les dépenses courantes ont été projetées à 22 076,10 Mds, et représentent 60,62% du total des dépenses du Budget Général du PLF 2024. Ces dépenses portent sur les charges financières de la dette pour 1 406,23 Mds, les dépenses de personnel pour 9 270,53 Mds, les dépenses de biens et services pour 3 994,19 Mds et les dépenses de transfert pour 7 405,15 Mds.
- Charges financières de la dette
Au titre des charges financières de la dette, les projections pour 2024 se chiffrent à 1 406,23 Mds contre une prévision de la LFR 2023 de 1 063,20 Mds, soit une hausse de 343,03 Mds (+32,26%). La part des charges financières de la dette dans les dépenses courantes est de 6,27% et se décomposent en intérêts de la dette intérieure pour 810,58 Mds (57,64%) et en intérêts de la dette extérieure pour 595,66 Mds (42,36%).
- Dépenses de personnel
Les dépenses de personnel sont évaluées à 9 270,53 Mds contre 7 831,50 Mds en 2023, soit une augmentation de 1 439,03 Mds (+18,37%). Ce niveau de prévision prend en compte le programme de recrutement de 20 000 nouveaux fonctionnaires en 2024, l’impact du protocole d’accord signé entre le mouvement syndical, le Gouvernement et le Patronat, les primes de l’équipe nationale de football pour la Coupe d’Afrique des Nations 2024, le recrutement de nouveaux agents en faveur des forces de défense et de sécurité et les salaires projets.
La part des dépenses de personnel dans les dépenses courantes se situe à 41,99%. Rapportées aux recettes fiscales, elles passent de 30,72% en LFR 2023 à 34,44% dans le PLF 2024. Ce taux reste légèrement encore inférieur au seuil du critère de convergence de la CEDEAO qui est de 35%. Toutefois, en intégrant les allocations familiales et les pensions civiles et militaires entièrement supportées par l’Etat, ce taux se porterait à 42,42%.
- Dépenses de biens et services
Les dépenses de biens et services sont projetées à hauteur de 3 994,19 Mds contre 4 116,86 Mds dans la LFR 2023, soit une baisse de 122,67 Mds (-2,98%), et représentent 18,09% des dépenses courantes. Cette projection prend essentiellement en compte les activités liées au chronogramme de la Transition, le fonctionnement des forces de défense et de sécurité, l’achat de médicaments et de vaccins, la participation de la Guinée à la Coupe d’Afrique des Nations 2024 et la consommation en eau et électricité de l’administration publique. Ces dépenses absorbent 13,90% des recettes hors dons.
- Dépenses de transfert
Cette rubrique de dépenses est évaluée à 7 405,15 Mds dans le Projet de Loi de Finances 2024 contre 8 611,32 Mds en 2023, soit une diminution de 1 206,17 Mds (-14,01%). Cette baisse est portée principalement par la réduction de 1 250 Mds de la subvention accordée à EDG. La part des dépenses de transfert dans les dépenses courantes est de 33,54%.
L’évaluation des dépenses de transfert a pris en compte les dépenses de pensions civiles et militaires, revalorisées conformément au protocole d’accord entre le mouvement syndical et le Gouvernement, le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), l’assainissement du Grand Conakry, les bourses et compléments de bourses de nos étudiants à l’intérieur et à l’extérieur du pays, les contributions internationales, l’alimentation et les frais médicaux des détenus.
- Dépenses d’investissement
Les dépenses d’investissement y compris BAS se chiffrent à 15 606,48 Mds contre 15 626,57 Mds dans la LFR 2023, soit une baisse de 15,88 Mds (-0,10%), elles représentent 41,05% des dépenses totales et sont financées à hauteur de 51,26% sur ressources intérieures et 48,74% sur ressources extérieures contre respectivement 53,17% et 46,83% en 2023.
Par ailleurs, les dépenses d’investissement hors BAS sont évaluées à 14 557,85 Mds contre 14 429,42 Mds en LFR 2023, soit une augmentation de 128,43 Mds (+0,89%). Leur part représente 39,74% des dépenses du budget général et 7,16% du PIB contre respectivement 40,02% et 6,77% dans le budget révisé de 2023.
Ces dépenses sont essentiellement dédiées à la poursuite de la réalisation des 44 projets et programmes prioritaires, l’acquisition de chancelleries pour les représentations diplomatiques à l’étranger, l’allocation au Fonds d’Entretien Routier, les prises de participation et à l’acquisition de 50 nouveaux bus de transport en commun.
Ci-dessous le rapport intégral: