Des enjeux mondiaux de la crise Russo-ukrainienne !

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Depuis plus de 17 jours, la Russie poursuit son offensive militaire en Ukraine. Plusieurs villes, notamment Kiev, Kharkiv, Marioupol, Donbass ainsi que plusieurs autres localités de l’Est du pays sont le théâtre de violents combats entre les troupes belligérantes dans lesquels sont prises au piège des populations civiles.

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), le conflit a fait plus de 474 civils tués dont plusieurs dizaines d’enfants, de milliers de blessés, près de 2 millions réfugiés, soit la première crise de migrants en Europe, depuis la fin de la seconde guerre mondiale et des dégâts matériels importants, évalués à plusieurs milliards de dollar.

A l’origine de la crise, on indexe les perspectives d’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne et à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), première organisation militaire au monde et pro-occidentale, ainsi que des risques sécuritaires que ces dernières comporteraient pour la Russie.

En déclenchant les hostilités, le Président Russe Vladimir POUTINE se défend d’agir en prévention contre de sérieuses menaces existentielles à ses frontières en vue de défendre les intérêts de stabilité et de survie de son pays qui, dans l‘éventualité de l’aboutissement de ces perspectives serait à quelques minutes près d’un tir de missile ennemi, à partir du territoire ukrainien.

Par ailleurs, ces perspectives d’adhésion de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN qui donneraient le droit à cette dernière d’y déposer, notamment dans la partie orientale, épicentre du conflit, des armes lourdes, sont constitutives de graves entorses aux Accords de Minsk I et II de 2014 et 2015, qui mirent fin à la crise de 2014 entre les protagonistes avec la médiation de l’Europe à l’époque.

De l’autre côté, le président Ukrainien Volodymyr ZELENSKY entend, au nom de la souveraineté internationale de son pays, opérer des choix stratégiques et ne veut laisser sa conduite dictée par un autre pays, surtout pas son puissant voisin.

De part et d’autre, les préoccupations des parties prenantes à la crise et les arguments qui les sous-tendent sont consistants. Même s’il faut reconnaître à l’Ukraine son droit inaliénable à l’autogestion, il ne faut pas non plus exclure de prendre en compte, les préoccupations compréhensibles de la Russie.

D’ailleurs, dans cette crise, l’histoire internationale offre une bonne jurisprudence en la matière. En 1962, la crise des missiles de Cuba qui opposa les Etats-Unis à l’URSS. En effet, par un accord, l’URSS avait négocié avec le Cuba, l’installation de missiles nucléaires sur son territoire en direction des USA. C’est ce que refusa catégoriquement l’Amérique au prétexte que celle-ci constituerait pour sa sécurité, une menace majeure. Finalement, un accord a mis terme au projet de déploiement de missiles soviétiques sur le territoire cubain.

Alors, berceau du monde soviétique, ancien territoire de l’ex-URSS, comptant une importante population russophone (près de 30℅), et conciliés aux préoccupations sécuritaires de la Russie, l’Ukraine ne saurait aujourd’hui faire des choix dans le cadre de sa géopolitique et de sa géostratégie dans le monde sans tenir compte de ces données.

Au travers de ce conflit, qui met à nue, l’échec total de la diplomatie internationale et le tiraillement auquel est confronté l’Afrique dans la société internationale quand il s’agit de se prononcer sur des questions, on découvre le caractère obsolète, inefficace et inique de l’ordre mondial qui avait jusque-là prévalu, depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Et comme par le passé, dans plusieurs situations, l’Organisation des Nations Unies (ONU) elle, a apporté la preuve de son inefficacité à assurer la paix dans le monde et la sécurité internationale, lesquelles constituent sa raison d’être. Dès lors, les besoins de sa réforme ou refonte sont nécessaires et urgents.

La posture des Occidentaux dans la crise avec les derniers développements qu’on y enregistrent nourrit des inquiétudes réelles sur des risques d’embrasement de la crise.

Ne pouvant intervenir directement dans le conflit, contrairement à ce sur quoi avait parié le Président Zelensky, au regard de la dissuasion nucléaire de la Russie, l’Occident a fait le choix d’une guerre économique sans précédent.

De son exclusion par les Occidentaux du SWIFT (du nom de ce système sécurisé d’échange bancaire) jusqu’au gel des avoirs de la Banque Centrale de la Russie, en passant par celui de plusieurs oligarques présumés être des soutiens du Président POUTINE, la Russie fait face à des sanctions extrêmes qui, elles porteraient à en point douter, des germes de l’enlisement du conflit. En tous les cas, Vladimir POUTINE y voit un ‘’casus belli’’.

Chaque jour, un pas de plus est franchi dans l’isolement économique de la Russie et, chaque pas de franchi est un de plus vers une crise plus grave, une crise nucléaire aux conséquences épouvantables pour le monde entier.

Depuis la fin du second conflit mondial, jamais l’humanité n’a été confrontée à de menaces aussi graves et imminentes d’implosion voire d’apocalypse.

En 1980, une étude avait révélé que les USA et l’URSS disposaient de 25 fois la capacité militaire de détruire la terre. Plus de quatre décennies après, quid de cette situation surtout après que de spectaculaires progrès technologiques soient opérés ?

Au cours d’une interview, Vladimir POUTINE a annoncé les couleurs d’une probable crise mondiale. Réagissant à la question sur les moyens qui pourraient être utilisés dans une éventuelle 3ème guerre mondiale : « je ne sais pas pour la 3ème. Mais, je sais que la 4ème se fera avec des bâtons et des pierres » avait rétorqué le Président russe.

A côté, il n’est pas exclu que plusieurs systèmes économiques soient créés pouvant mettre un terme à la globalisation ou du moins, sous la forme qu’on connaît. La Russie, tout comme la Chine et certains pays de ce qu’on appelait l’Est pourraient coaliser pour mettre en place un système parallèle à celui du monde occidental. Ce qui marquera le retour, si ce n’est déjà le cas, du « rideau de fer » historique entre les deux mondes : l’Ouest et l’Est.

Au regard des enjeux de stabilité et économiques dont le dérèglement est déjà senti sur le tissu économique mondial avec les crises pétrolière, gazière et d’autres matières premières, il urge sérieusement et efficacement d’œuvrer entre les parties afin qu’une issue heureuse soit trouvée au conflit. En cela, il faut saluer et accompagner les propositions de médiation d’Ankara.

Une chose est sûre, un nouvel ordre mondial s’annonce. Celui qui avait prévalu jusque-là est devenu complètement obsolète et inopérant.

 

 

 

 

Bangaly KEITA

 

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