Violences à Konkouré: Le mise en cause réplique et charge à son tour le sous-préfet !
Des violences ont émaillé en milieu de semaine la sous-préfecture de Konkouré, préfecture de Mamou. Des jeunes en colère contre leur sous-préfet qu’ils accusent d’abus d’autorité ont saccagé sa résidence et caillassé sa voiture. Dans une interview à Planete7 ce matin, le sous-préfet, Thierno Amadou Bah, a indexé Mamadou Baldé, instituteur communautaire comme étant » le cerveau » des émeutes qui ont contraint la première autorité de la localité à quitter pour sauver sa peau.
Une accusation gratuite et sans fondement, rétorque le mise en cause que nous avons joint ce soir. Mamadou Baldé, instituteur engagé par la communauté est revenu sur les problèmes qui l’opposent au sous-préfet.
»La première divergence entre lui et moi a commencé lorsque la construction de notre maison des jeunes a été prévue à un endroit éloigné de la cité. J’ai proposé qu’on rapproche l’infrastructure de la ville pour faciliter sa gestion. Mais le sous-préfet en a fait un problème. Après cela, les ressortissants ont fait don de kits de protection contre le covid-19. Je suis venu chez lui. Il était avec le maire et le vice-maire, en train de faire le partage. J’ai demandé si l’école est prévue ? Il a dit non ! J’ai dit que ça, n’est pas normal. Il en a encore fait un problème. Ensuite, le ministre Bantama et le RPG ont offert des vivres à l’occasion du mois de Ramadan. Au moment du partage, le sous-préfet était à Pita, le partage s’est fait à son insu. Je suis venu exprimer le besoin auprès de sa femme pour moi et ma collègue bien que nous ne soyons pas des enseignants de l’État. Donc j’ai fait une demande poliment. Et sa femme m’a donné un kilogramme de riz et kilogramme de sucre. C’est dans son bol que j’ai mis les deux kilos. J’ai partagé entre ma collègue et moi. Le sous-préfet est revenu dire que j’ai violé son domicile à ma grande surprise. Il a juré de m’envoyer à la gendarmerie « explique Mamadou Baldé.
Malgré l’intervention de la notabilité, poursuit-il, le sous-préfet n’a pas fait marche arrière. Finalement le jeune instituteur a été convoqué et l’intervention des uns et des autres a permis de calmer la situation indique notre interlocuteur. Mais depuis lors, peste t-il, le premier responsable de la localité ‘‘ m’accuse d’être à la base des problèmes » dans la cité.
Le sous-préfet accuse Mamadou Baldé de tenir des réunions « clandestines ». Ce dernier rejette en bloc cette accusation et précise qu’il s’agit des réunions »des jeunes chez leur président pour discuter autour de la clôture de leur maison » de divertissement. »Il dit que les réunions sont organisées contre lui et que j’en suis l’instigateur ».
La crise de confiance persiste et les tensions montent d’un cran. Plusieurs réunions de sortie de crise sont programmées mais n’auront jamais lieu pour des raisons d’agenda des différents acteurs notamment.
» Une nouvelle réunion a été programmée pour le dimanche, 06 juillet 2020 et tout le monde était d’accord. Mais à 17h, on apprend que des agents de force de l’ordre sont dans un pick-up et que notre ami Thierno Amadou est interpellé. Qu’ils sont à la recherche de nous autres: Moi, Jean Paul et Mamadou Condé. La nouvelle s’est répandue dans la cité et c’est ce qui a poussé la population à se révolter « nous explique Mamadou Baldé.
Les jeunes coléreux ne comptent pas faire marche arrière et réclament le départ du sous-préfet.
Thiankoye (+224 621 99 15 74)