C’est un secret de polichinelle. L’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI) s’écarte du jour au jour de ses missions.
»Faire la promotion de l’institution pour permettre à celle-ci de mieux accomplir sa mission, défendre les intérêts des radios et télévisions privées, veiller à la protection des journalistes … » sont entre autres engagements qui ont été pris par l’équipe de Aboubacar Camara après son élection le 30 Juin 2021.
Une année après cette annonce, le comportement de cette institution est tout sauf pour le bien des médias. Du silence devant les violences dont sont victimes les journalistes, la suspension des émissions – non pas pour des violations de la loi mais pour des raisons moins subjectives – la quête du gain à n’importe quel prix et à toutes les manières, l’organisation des synergies même pour des chauffeurs qui sont prêts à offrir de l’argent, l’enterrement du dossier de bastonnade des journalistes à l’Eco 3 de Matam en 2017, l’abandon des démarches pour la réduction voire la suppression des taxes et impôts sur des médias comme la fait Sanou Kerfala Cissé , voilà des éléments qui caractérisent cette institution censée pourtant défendre cette corporation.
Pendant ce temps, des radios, par manque de moyens ferment, des journalistes plongés dans une pauvreté absolue qui, parfois, poussent certains à mettre de côté l’éthique et la déontologie pour assouvir leurs besoins, l’incapacité pour certaines radios de payer les redevances à l’Etat, le manque criard de publicité, l’absence des projets de formations, …
A date, il suffit d’écouter certaines emissions pour se rendre compte que même ceux-là qui se disent »grands journalistes » prennent parfois des positions pour monsieur x ou y cela pour des raisons purement matérielles.
Ces pratiques, auparavant combattues par l’URTELGUI pendant la gouvernance des anciens régimes, sont de nos jours « fille aimée » de cette structure.
La suspension de l’émission Africa 2015 de la radio Nostalgie Guinée , en passant par la suspension de N’faly Guilavogui du groupe Evasion, celle de Ibrahima Sory Lincoln Soumah de FIM, de Aly Badara Soumah (Akila) de la radio Sabari Fm, l’Urtelgui s’est toujours montrée passive, observatrice.
Comment peut-on qualifier une organisation qui se tait devant la violation de la loi sur ses propres membres ? Je dirais tout simplement qu’elle est complice. Sinon, la moindre chose si elle ne l’était pas, est de prendre une déclaration pour donner sa lecture comme le fait d’ailleurs le Syndicat Professionnelle de la presse privée de Guinée SPPG.
J’oubliais ! Dans cette équipe de l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée dont la recomposition devient impérieuse, ils sont nombreux à bénéficier des décrets dans des départements ministériels, les réduisant au silence au risque d’être débarqués. Quel désastre !
En attendant, j’invite mes confrères à plus de responsabilité et surtout à ne pas baisser les bras devant une quelconque injustice déjà que l’URTELGUI jusqu’à preuve du contraire n’osera pas lever le petit doigt contre les multiples maux qui entravent l’exercice de cette profession. Et la raison est toute simple : la main qui donne est forcément la main qui dirige.
Alpha Abdoulaye Bouka Barry, journaliste, activiste, SG de l’association des journalistes littéraires de Guinée (AJLG).