Cela fait maintenant trois ans que le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), dirigé par le Général Mamady Doumbouya, a pris les rênes de la Guinée à la suite d’un coup d’État. Après 36 mois de transition, les avis divergent quant aux résultats obtenus sous cette nouvelle gouvernance.
Pour Djibril Cissé, le bilan du CNRD est clairement positif. Il salue les réalisations dans plusieurs domaines : « Le bilan est globalement satisfaisant. Sur le plan des infrastructures, il y a des avancées majeures. Dans le secteur de l’éducation, on note une augmentation significative du nombre d’élèves scolarisés, des efforts en matière de formation continue des enseignants et de leur encadrement technique. De plus, le recrutement de jeunes dans l’armée est un autre point fort de cette transition », souligne-t-il.
Ousmane Sidibé partage cet enthousiasme, allant même plus loin en affirmant que le CNRD a sauvé la Guinée. « La gouvernance n’est jamais facile au départ, mais le CNRD a été efficace, surtout avec les réformes engagées. Avant leur arrivée, la Guinée était plongée dans une véritable crise », argue-t-il.
Cependant, d’autres voix se lèvent pour dénoncer les dérives du régime. Ibrahima Diallo se dit déçu par le CNRD et met en avant les atteintes aux libertés fondamentales. « Le CNRD a choqué par ses actions. La presse, considérée comme le quatrième pouvoir, a été muselée avec la fermeture de certaines radios et télévisions, un acte que toute démocratie doit condamner. Sur le plan politique, des leaders majeurs ont été contraints à l’exil, tandis que des militants de la société civile sont arrêtés et portés disparus. C’est une situation intenable pour les citoyens », déplore-t-il.
D’autres, plus nuancés, estiment que le bilan du CNRD n’est ni totalement à rejeter ni à approuver. « Certains actes, comme le bitumage des routes, l’organisation du procès du 28 septembre, et la restauration de l’électricité, sont indéniablement bénéfiques. Mais, le CNRD doit tenir sa promesse d’organiser des élections. Sans cela, tous les acquis seront perdus. C’est la seule voie pour sortir avec dignité », estime un autre citoyen.
Rappelons que le CNRD et la CEDEAO avaient convenu d’une durée de transition de 24 mois, un échéancier qui touche bientôt à son terme. Le bilan définitif de cette gouvernance sera donc jugé à la lumière de l’organisation des élections tant attendues
Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info
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