Tribune : « la démocratie du plus fort est toujours la meilleure c’est comme ça… » (Par Alseny Sall)
Ceux qui sont en train de nous plonger dans un débat de personnes dans ce pays sont ceux-là qui contribuent à abrutir le débat citoyen dans ce pays car, nous sommes dans un débat de valeurs et des principes comme dans toute autre république et non dans un débat de personnes. Et à notre sens, l’instrument de mesure de l’UNITÉ NATIONALE et de COHÉSION SOCIALE dans une RÉPUBLIQUE demeure la LOI qui doit être la même pour tous et pour toutes car elle a institué des garde-fous pour maintenir l’ÉQUILIBRE entre les citoyens d’une république. C’est cela même le Fondement du Contrat Social qui a amené la majorité du peuple à confier une certaine de ces attributions à quelques-uns pour que ceux-ci assurent cet ÉQUILIBRE dans toute société donnée ce, quelques soient la diversité des composantes de cette société.
Comme le dispose d’ailleurs, l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, nous naissons tous libres et égaux en dignité et droits et devons tous agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Mieux, l’alinéa 3 de l’article 21 de la même Déclaration dispose que la VOLONTÉ DU PEUPLE EST LE FONDEMENT DE L’AUTORITÉ DES POUVOIRS PUBLICS. Cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant LA LIBERTÉ DU VOTE. A ce titre, lorsqu’on usurpe le pouvoir en violation des lois et principes républicains sans le mandat du peuple UNIQUE SOUVERAIN nous devons faire en sorte que ce peuple s’exprime dans sa diversité sur la conduite des affaires de l’État ce, quelques soient l’appartenance politique et sociale sans discrimination.
En lieu et place de cela, aujourd’hui nous assistons plutôt à une familiarisation avec les anciens pratiques qui consistent à épouser la théorie de ces personnes qui rôdent autour du système dont la seule ambition est de se servir de la république qui font croire au Président de la transition que tout va bien et que sans lui le pays ne peut pas avancer ou bien que les acteurs politiques devant compétir pour les élections dont il était censé arbitrer conformément à son engagement de départ ne sont pas non plus valable que lui pour gouverner, ce, en violation de la parole donnée et de tous nos engagements internationaux en matière des droits de l’homme. C’est ce qui explique aujourd’hui d’ailleurs cette communication à outrance des membres du gouvernement et du Conseil national de la transition sur une possibilité de candidature du Président de la transition à l’élection présidentielle après l’adoption de la nouvelle Constitution ce, en violation de la Charte de la transition ( article 46) qui constitue aujourd’hui la Loi fondamentale de la république de Guinée et la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ( article 25, alinéa. 4) avec des arguments qui frisent le reniement pour des gens qui ont la plupart juré sur des livres sacrés de servir la république.
Dans cet élan, ils ont trouvé des alliés de taille à coup de l’argent du contribuable guinéen que sont les mouvements de soutien qui aujourd’hui sont les seuls autorisés en Guinée a occupé les espaces publics pour faire les éloges du président de la transition. Gare aux voix dissonantes d’entreprendre des initiatives d’actions citoyennes pour occuper eux aussi l’espace public ! Quant aux médias qui avaient une grande audience auprès du peuple à cause notamment de leur liberté de ton, on les a cloués le bec sous le regard de l’institution en charge de la régulation des médias sans que celle-ci ne bronche un mot !
Mais est- ce que tout cela est nouveau chez nous en Guinée ? Pour ma part je dirai non car c’est du déjà vécu et nous savons tous où cela mène le plus souvent même si j’ai l’impression qu’on refuse de tirer les leçons dans ce pays ! Cela dit. Tout cela renvoi à ce que l’autre disait la démocratie du plus fort est toujours la meilleure c’est comme ça et sa passe comme ça.
Alseny SALL,
Acteur de la société civile
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