Je veux sortir de mes gonds pour en découdre au premier guinéen qui me dira que le bout du tunnel est perceptible dans ce climat délétère, triste et attristant…..
Lorsque les mots disent pas le réel, le langage perd sa valeur. Personne ne dit la vérité. Personne ne défend l’évidence. Nos mémoires sont devenues défaillantes.
Nos langues sont trempées de mensonges. Nous sommes des éternels semeurs de haines viscerales. Nos âmes sont pavées d’aigreur. Nous sommes tous des frustrés pour une raison ou une autre. Nos ambitions politiques sont motivées par des intérêts personnels. Nous dénonçons, accusons et condamnons tant que nous sommes chômeurs et traînons nos guêtres dans les bistrots, bars et cafés . Nous devenons amnésique face au drame et au suicide collectif, dès que nous commençons à arpenter les longs corridors de nos palais.
Nous construisons des dignitaires indétronables qui triomphent de nos naïvetés séculaires, et des dirigeants de passage aux egos surdimentionnés qui perpétuent les catastrophes humains économiques .
L’élite guinéenne donne sa langue au chat. Elles tiennent plus sa parole d’honneur. Elles mentent comme elles respirent. Elles jouent du pipeau. Elles bluffent ! Elle fait feu de tout bois pour satisfaire sa fielleuse cupidité et ses intérêts égoïstes .Elles ont le mensonge et la promesse comme stimulant intellectuel. Elles se dévoient du chemin d’honneur et s’érigent en briseurs de rêves et tumeurs de talents. Des bandes de vendeurs d’illusions aux mentalités appropriées à la fourberie.
La lutte politique a perdu sa lettre de noblesse dans ce pays . La conquête du pouvoir est perçue comme une lame de fond et un raz de marée. Les politiques n’inspirent plus. Ils utilisent la société civile comme une cotte de mailles. Derrière leurs luttes se cache un but inavoué, mais réel: conquérir le pouvoir pour élever un pays où on gouverne contre le peuple.
L’éducation des militants n’est plus une préoccupation. Les assemblés générales de nos politiques sont devenues des foires à insultes et insanités, des usines de chômeurs fanatiques et de chômeurs incultes.
Nous scrutons avec nos regards complices et démissionnaires une société en lambeau où tout va à contresens. Nous sommes devenus des bêtes carnassières qui se nourrissent de la chair des enfants innocents qui battent le pavé pour des politiques ambivalents et transhumants. Des enfants victimes des régimes qui n’ont aucune culture » du devoir de mémoire » . Nous commanditons et commentons ( les blogueurs avec leurs smartphones, les journalistes qui n’ont pas une once de l’éthique et de la déontologie du journalisme, très souvent cachés derrière leurs micros macabres; la société civile sans repère entraînée dans une crise de confiance et d’estime, les politiques à la conquête de l’électorat perdu) les scènes macabres, funestes et lugubres.
J’en ai ras le bol ! Je veux offenser ! Je veux sortir de mes gonds pour en découdre au premier guinéen qui me dira que le bout du tunnel est perceptible dans ce climat délétère, triste et attristant. Je veux vaincre toutes les puissances nuisibles qui sapent et ruinent nos espoirs, qui tuent nos espérances , qui arrêtent notre progrès et immobilisent notre avenir.
Je souhaite que ce pays soit rasé! Je souhaite de tout mon cœur et de tous mes vœux qu’on disparaisse tous. Parce que, nous n’apportons que malheurs et trahisons à la Guinée, déception et tristesse à sa jeunesse. Mon souhait le plus ardent est que ces nouveaux guinéens naissent pour que la Guinée renaisse de ses cendres. Ces guinéens purifiés et bénis, patriotes et civiques, capables de rallumer la flamme de l’espoir et de l’espérance.
Mohamed Haadji Chérif