Statue de la T5 : Deux Guinéens avertis donnent leur avis sur ce sujet qui suscite assez de débat dans la cité

Pour la Sculpture. Débat autour de la Sculpture du Carrefour T5. Depuis le vernissage public de la Sculpture du Carrefour T5, de nombreux citoyens se posent la question sur l’archétype et la typologie morphologique de cette Sculpture. Dans ce débat que nous suscitons, voici l’avis de deux citoyens Guinéens.

Deux hommes de Culture qui se penchent à présent sur cette œuvre exposée dans le domaine public. Ce sont Ibrahima Jair Keita, un expert des questions d’assurances, un analyste sportif, un homme de Culture à l’expérience éprouvée. Et, le second, Mohamed Salifou Keita, est un Écrivain Critique littéraire et poète, il est aussi l’un des plus grands spécialistes de la littérature Guinéenne d’expression Française et un journaliste de renom au talent formidable.

Statue de la T5. Par IBRAHIMA JAIR KEITA.

Est-ce : Un Australopithèque ? Un Pithécanthrope ? un Cromagnon ? Ou un Guinéen de la précoloniale ?

Après avoir vu et revu cette statue du carrefour T5, je suis partagé entre le sentiment de reconnaissance de l’effort intellectuel de notre sculpteur et sa volonté délibérée de nous reproduire l’image d’un Australopithèque, d’un Pithécanthrope ou d’un Cromagnon. Même les Guinéens du moyen-âge avaient une morphologie nettement plus agréable et plus fine que cette statue qui symbolise la posture des premières lignées humaines. De telles images seraient source de railleries des Guinéens et des touristes étrangers. Le Guinéen mérite d’être présenté dans sa sociologie avec un minimum de finesse et d’esthétique. Voyez les statues de Samory, Alpha Yaya et autres. Il y a une dextérité artistique qui force l’admiration. À mon humble avis, notre sculpteur doit revoir son œuvre en vue de lui conférer plus de finesse. L’image-ci n’est pas le reflet du Guinéen de l’après-moyen-âge. En plus, autant il est sardonique pour nous, autant il est effrayant pour nos enfants. Merci Monsieur le sculpteur. Vous avez voulu bien faire. Sauf que vous aurez dû soumettre votre projet à l’avis d’un historien, d’un sociologue ou d’un muséologue. Vous avez le mérite de travailler votre esprit, contrairement à nous qui critiquons. Vivement une image plus fine et conforme au Guinéen contemporain. Par ailleurs, il semble que c’est un Bangoura de Soumbouya, un Kaba de Nabaya, un Sow du Foutah, un Touré de Mariah ou un Tolno de Gueckedou. C’est ce qu’on m’a dit. Merci.

Statue de la T5. MOHAMED SALIFOU KEITA

Certes que dans la règle classique de la critique traditionnelle d’une œuvre (d’art, littéraire), il faut toujours commencer par remercier l’artiste pour ses efforts de création. Moi, dans ce cas d’espèce, je salue certes la volonté du commanditaire de l’œuvre, mais je regrette aussi la façon cavalière dudit commanditaire d’imposer au commun des mortels une Statue, qui n’est nullement en phase avec l’archétype ou la typologie morphologique du Guinéen. Cette œuvre est rentrée dans le domaine public, on devait associer ceux ou celles qui savent apprécier et dont c’est le métier. Une fois encore, ce travail met en évidence le niveau culturel de ceux qui décident et nous imposent publiquement ce qui est du domaine de leurs rêves. Sans aucune finesse, ce travail doit nous amener à un débat : Celui d’associer les communautés à la mise en œuvre des programmes d’intérêts publics. Par ailleurs, c’est pour cette raison que d’importants projets échouent chez nous car, on ne tient jamais compte de l’avis des bénéficiaires. Vivement un débat culturel !

« Mohamed Salifou Keîta. Voici un spécialiste qui pouvait être associé au projet pour simple avis. Madame la Gouverneure, merci pour l’initiative. A l’avenir, veuillez faire appel à quelques spécialistes des projets que vous initiez. Monsieur le sculpteur, Merci pour l’effort », a conclu Ibrahima Jair Keita parlant l’expertise qu’aurait pu apporter Mohamed Salifou Keita à la réalisation de cette œuvre d’art.

Pathé Diallo pour Planete7.com

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