Situation sociopolitique de la Guinée : Alpha Oumar Taran Diallo de l’ADR fait le point!

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Le président du parti Alliance Démocratique pour le Renouveau (ADR) s’est exprimé ce vendredi 24 juillet 2020 sur la situation sociopolitique de la Guinée. Au cours de cet entretien qu’il a accordé à notre rédaction, Alpha Oumar Taran Diallo, est revenu d’abord sur l’annonce de la date des examens nationaux.

L’opposant a aussi jeté un regard sur les préparatifs de l’organisation de la prochaine élection présidentielle et sur le débat lié à une éventuelle candidature unique de l’opposition lors de ce scrutin.

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Planète7.com: Au-delà de votre casquette politique, vous êtes aussi un acteur de l’éducation. Le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation a dévoilé le chronogramme des examens nationaux session 2020. Comment vous avez accueilli cette nouvelle ?

Alpha Oumar Taran Diallo : Nous l’avons accueilli avec un sentiment mitigé. En tant que parent d’élèves on est préoccupé par les résultats de nos enfants, mais aussi en tant qu’acteur politique nous pensons à l’avenir du pays, ayant une vision sur le long terme, ça nous préoccupe parce que nous voyons des examens à rabais. C’est un gap au niveau de la formation de nos enfants mais un gap qui sera énorme.

Avec toutes les perturbations intervenues dans le secteur éducatif au cours de l’année scolaire, est-ce que vous estimez que les programmes ont été achevés ?

Non, ce vide ne peut pas être comblé en un mois. Vous savez qu’au cours de cette année il y a eu trois (3) mois de grève des enseignants du SLEG

Parlons politique à présent, la CENI s’active sur le terrain dans les préparatifs de l’organisation de la prochaine présidentielle. Quel constat faites-vous du déroulement de ce processus ?

Pour quelqu’un qui est préoccupé par l’avenir de la Guinée c’est un peu inquiétant la façon dont le processus est en train de se dérouler. Nous avons une CENI qui brille souvent par la violation en répétition des dispositions légales. Les activités de la CENI sont cadrées par la constitution, le code électoral et la loi sur la CENI. Ceci dit nous avons des activités qui sont prévues dans un délai préétabli. Est-ce que actuellement la CENI se soumet au respect de ce délai-là ? Non ! Ce qui constitue un risque énorme pour nous.  C’est une préoccupation parce que ça risque de nous emmener à une élection qui ne sera inclusive. Et souvent quand une élection n’est pas inclusive ça débouche sur une trouble et sur une crise. Nous avons déjà suffisamment des crises accumulées dans notre pays. Crise politique, économique et sanitaire, il ne faut pas qu’une autre crise s’ajoute à cela.

Des voix s’élèvent pour demander aux acteurs politiques de se retrouver autour d’une table pour trouver une issue favorable à cette crise dont vous faites allusion. Quelle est votre position ?

Dans tous les pays du monde, le fonctionnement apaisé des institutions dépend des échanges entre les composantes de la nation. Ici nous sommes dans une situation où nous avons besoin de nous asseoir, de mettre tout à table, discuter du futur que nous voulons pour notre pays et pour nos générations à venir. Donc pour nous, un dialogue sincère autour des questions d’intérêt national est indispensable. Parce qu’il faut repenser, restaurer nos installations. Il faut que nos institutions soient au service de la population.

Est-ce que vous croyez à la volonté des acteurs politiques guinéens de se retrouver comme vous l’avez dit, discuter de tous ces problèmes que vous venez d’énumérer ?

La volonté-là ne vient pas d’un seul coup. Il faut que certains prennent la responsabilité de jouer à la méditation, d’appeler les gens d’aller à un dialogue. Nous nous sommes en train de le faire à notre façon, nous sommes en train de voir d’autres acteurs politiques pour leur dire qu’il faut en ce moment-là qu’on arrête de ne regarder que l’intérêt de nos formations politiques, de regarder l’intérêt de la Guinée. Et cette volonté-là va se matérialiser un jour, parce qu’aujourd’hui tous les acteurs sont préoccupés par l’avenir du pays.

Le débat autour d’une éventuelle candidature d’Alpha Condé à la prochaine présidentielle se pose. Vous croyez toujours à la volonté du chef de l’État de briguer un troisième mandat ? 

Pour nous, la question pour le moment c’est cette préoccupation liée à la sortie de crise. Le tissu social est fragilisé. Si un dialogue sincère et honnête est mis en place, on peut discuter de qui va être candidat, avec quelle condition, le prochain candidat qui sera élu reflète ou ait la légitimité au niveau national ? On pourrait aussi à l’issue de ce dialogue amender certaines de nos lois en exigeant que chaque candidat pour être déclaré vainqueur, il faut qu’il ait au minimum 25% dans les régions naturelles. Cela pourrait aussi régler cette problématique de l’ethnocentrisme qui gangrène notre pays.

La question sur une éventuelle candidature unique de l’opposition lors de la prochaine présidentielle domine les débats en Guinée. Est-ce que du côté de l’ADR vous êtes favorable à cela ?

Tout ce qui est bon pour la Guinée au niveau de l’ADR nous sommes preneurs. Mais encore une fois, pour ne pas lancer des paroles subjectives simplement, il faut qu’il y ait un débat autour de toutes ces questions. Il faut qu’il y ait un portrait-robot sur qui nous voulons comme futur dirigent dans les prochaines années. Tout cela c’est en fonction des objectifs et des visions qu’on se fixe.

Le FNDC a repris ses manifestations. Les responsables exigent désormais le départ d’Alpha Condé du pouvoir. Comment vous analysez ce combat du front ?

Le combat, c’est un combat légitime. J’ai l’habitude de dire que le bouclier qu’on ne doit pas le détruire. On doit le renforcer. Il y a des failles dans ce qui est en train d’être fait, mais en réfléchissant, et en améliorant la stratégie on peut réparer ces failles là et avancer.

Vous partagez l’avis de ceux qui pensent que le FNDC doit changer de stratégie ?

Dans toute organisation, chaque fois on a besoin de marquer un arrêt. Évaluer le parcours effectué, évaluer le reste à parcourir et voir quel est la performance qu’on est en train de réaliser. Mais, ça exige la réflexion, ça exige un changement stratégique ou une amélioration de la stratégie déjà existante pour obtenir des résultats meilleurs.

 

Entretien réalisé par ADD 

 

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