Projet d’intérêt national : Si rien n’est fait, les populations de Kaloum et Dixinn seront les prochains damnés de la terre guinéenne (par Abdoul Salamy Sylla)

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Nous vous avions prévenu mais, vous aviez cru que nous étions des catastrophistes haineux. Après les prétendues opérations de récupérations de domaines de l’État qui faudrait-il le rappeler, étaient en réalité des opérations de destructions de biens de citoyens et ce de façon sélective, Mamadi Doumbouya a pris un décret hier lundi 19 septembre 2002, pour virer les populations autochtones de Kaloum et de Dixinn de leurs foyers. Sous l’astucieux couvert de projet d’intérêt national (PIN), ce sont de milliers de familles parfois installées dans ces deux communes avant l’indépendance de notre pays qui se retrouveront sans domicile fixe (SDF) sur la terre de leurs ancêtres.

L’actuel homme fort du pays est vraisemblablement conseillé par de cyniques et loufoques juristes. Le décret lu au journal télévisé de la RTG fait référence au droit de préemption et à l’expropriation. Il est à souligner que ces notions juridiques sont strictement encadrées par la doctrine et par la loi. Sous prétexte de bâtir des parcs dans ces communes, la dictature du CNRD s’arroge désormais le droit d’y sortir les citoyens de leurs propriétés. Pour ce faire, elle met à contribution le ministère de la défense et celui de la sécurité. C’est à dire, en cas de refus de quitter sa propriété, l’armée, la gendarmerie et la police seront chargées de mater les populations sans défense.

L’élite de la Basse-côte restera silencieuse sur le drame qui s’annonce dans les jours et les mois à venir. La classe intellectuelle de cette région brille par son égoïsme. Elle préfère courir derrière l’ubuesque Mamadi Doumbouya pour obtenir des décrets de nominations dans la mangeoire publique que de défendre les leurs. Le CNRD est une nébuleuse dangereuse pour l’unité et la cohésion nationale. Ce régime a établi de fait une hiérarchisation des citoyens dans notre pays. Il y a un tribalisme d’État sans précédent en Guinée qui risque de la conduire vers l’implosion. Les précédents régimes ne nous ont certes pas apporté le développement et le bien-être tant souhaité cependant, ils nous ont permis de sauver l’essentiel : la paix et l’unité entre les citoyens. Mamadi Doumbouya et ses sbires sont en train de mener notre pays sur une pente à la fois glissante et dangereuse.

Si rien n’est fait, les populations de Kaloum et Dixinn seront les prochains damnés de la terre guinéenne comme ce fut le cas pour celles de Kaporo-Rail, de Kipé 2 et de tous les citoyens déguerpis sans dédommagement.

 

Abdoul Salamy Sylla

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