700 personnes victimes lors des événements du 28 septembre 2009 au stade de Conakry ont été recensées par l’Association des Parents et Amis du 28 septembre (AVIPA) dirigée par dame Asmaou Diallo.
Avant d’être appelés à la barre pour son témoignage, plusieurs d’entre elles restent optimistes quant à l’aboutissement de ce procès historique.
Au terme de la troisième journée d’audience tenue ce mercredi 5 octobre 2022, Mamadou Baillo Sow, l’une des victimes a exprimé ses inquiétudes et ses attentes vis-à-vis de ce procès.
Votre quotidien en ligne Planete7.com vous propose Ci-dessous l’intégralité de l’entretien qu’il a accordé à notre rédaction.
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Planète7. Com:Vous avez été victime le 28 septembre 2009 au grand stade de Conakry. 13 ans après, expliquez-nous ce que vous avez vécu?
Mamadou Baillo Sow: Arrivé à la terasse de dixinn, nous avions passés beaucoup de temps en train de discuter avec Capitaine Moussa Tiegbro Camara. Quand il dit que celui qui a dit aux gens de ne pas se regrouper ils n’ont pas accepté ce n’est pas vrai. C’est en ce moment on s’est dirigé vers le stade. Avant d’arriver dans la pelouse, nous voyons des hommes en tenue qui violaient des femmes, des gens qui sont tombés suite au bousculade à la rentrée. Quand nous sommes arrivés dans le stade nous nous sommes dirigés vers les leaders. C’est en ce moment les agents sont rentrés ils ont commencé à tirer j’ai cherché à fuire vers Marocana, quelque chose m’a piqué sur le dos je suis tombé. J’ai su qu’on a tiré sur moi lorsque ma respiration a coupé. J’ai mis la main j’ai constaté du sang qui coulait et j’ai pris un drapeau que je portais j’ai attaché la partie c’est en ce moment j’ai recommencé à bien respirer on a continué notre chemin. Mais nous avons vu des choses indescriptibles ce jour-là.
13 ans après, le procès a démarré. Quels sont vos attentes ?
Ce que nous demandons aux autorités c’est d’assurer la sécurité des victimes. S’ils organisent ce procès pour faire la lumière sur des événements et condamné les coupables moi je trouve que c’est une bonne chose. Mais si c’est pour politiser le dossier, les libérés après ils auront mis nos vies en danger parce que certains d’entre eux n’ont pas changés. S’ils sont libérés ils risquent de nous poursuivre ou ils vont nous kidnappés un à un
Vous avez assisté aux premières journées d’audience qui ont vu comparaître plusieurs inculpés comme Capitaine Moussa Dadis Camara.
Comment vous avez appréciez le déroulement des débats?
J’apprécie le début de ce procès. Mais nous sommes en Guinée, les choses peuvent bien démarrer et se terminer mal. Je fais partie des victimes recensés par l’AVIPA, je suis prêt à témoigner devant les juges si on m’appelle à la barre. Mais je reste optimiste quant à l’aboutissement de ce procès.
Avant l’ouverture du procès les autorités ont annoncé l’indemnisation des victimes. Est-ce que c’est une bonne chose?
Avant de demander une indemnisation, moi je préfères d’abord que justice soit rendue. Ils n’ont qu’à d’abord jugé ceux qui nous sommes fait du mal avant de dire qu’ils vont nous indemniser. Moi je souhaite que les coupables soient retrouvés et condamnés à la hauteur de leurs actes pour que plus jamais ça en Guinée.