Le 28 septembre 2009 l’impardonnable de droit a été commis. Des femmes, des mères, des épouses, des sœurs ont été violées alors qu’elles manifestaient pacifiquement pour dire leur opposition à la conduite de la transition d’alors. Des hommes et des femmes ont été tués, on ignore encore leur nombre exact, ils ont été arrachés à l’affection de leurs familles. On a leur a ôté la vie qui est sacrée, on a souillé leurs âmes et leurs dignités.
Da victimes nombreuses, dans le silence, dans l’indifférence vivent encore les traumatismes de ces événements. Certaines ont succombé des violences psychologiques qui en ont résulté. Téméraires, elles ont demandé la justice. Toujours et toujours. Avec une insistance qui a appelé l’obsession. Depuis des années, le droit à la justice leur a été nié. De promesses en promesses, de reports en reports, les procès n’ont pas eu lieu. Les autorités justifiaient toujours les manquements à leurs promesses par des détails à régler, par de petites choses à finaliser. Ce n’étaient que de piètres alibis !
Il a fallu attendre, alors que les victimes s’y attendaient le moins, l’avènement du CNRD à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya pour qu’en un temps record le procès tant attendu démarre.
Oui, on peut encore soulever plusieurs inquiétudes sur nombre de questions tant sur le plan logistique, sécuritaire que sur la capacité de notre justice à être à la hauteur de nos espérances en rendant le procès juste et équitable. Mais il serait inacceptable que par des supputations et par la chicanerie l’on jette le discrédit sur notre justice qui est mise à rude épreuve par ce procès au point de dire que les événements auxquels nous assistons avec beaucoup d’angoisse et de fierté seraient une mise une scène. Ce serait inacceptable que les gens disent que tout se joue dans l’ombre et que tout est factice et surtout qu’ils tiennent à le dire sans preuves. Ceux qui tiennent de tels propos n’ont pas d’égard pour la souffrance des victimes. Oui, le doute est permis. Nous pouvons nous méfier de nos confiances aveugles, mais nous devons nous méfier de nos méfiances. Nous devons nous méfier des méfiances qui deviennent des soupçons généralisés.
Le Colonel Mamadi Doumbouya montre à la face du monde qu’il est courageux et qu’il est digne de confiance. Sans sa volonté, quelles que fussent les engagements de la justice et du ministre Charles, le procès n’aurait jamais commencé. Il a alors posé un acte qui n’est pas que symbolique mais historique. C’est inédit. Comme il faut un début à tout, comme pour atteindre l’horizon escompté – l’instauration de l’État de droit à travers la lutte contre l’impunité-, il faut commencer par marcher, alors notre justice marche vers l’honneur à la Guinée, vers l’honneur à la justice. Un pas, un autre pas, un autre pas encore, et tenir gagné chacun, voilà la voie du salut. Le Président Doumbouya l’a empruntée au péril de sa vie. Il a ouvert tellement de fronts de combats pour le bien de la Guinée et de Guinéens ! Quelle force d’âme !
Avec le procès des événements du 28 septembre, la boîte de Pandore est ouverte. Peut-être un jour le juge nous dira-t-il ce qui s’est passé le 5 septembre 2021 quand le vaillant Colonel Doumbouya et ses hommes convaincus par la justesse de leurs actes ont décidé de prendre par les armes le pouvoir en nous engageant résolument dans le chantier de la refondation de l’État. Voilà où réside le courage de son acte : il a créé un bienheureux précédent.
Ibrahima SANOH
Citoyen guinéen