Nouvel an: « Que l’année 2021 soit pour la Guinée, l’année de la rupture, l’année du renouveau et de l’espoir  » (Cellou Dalein Diallo)

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Mes chers compatriotes,

Au seuil de l’année qui s’annonce, il m’est agréable de vous présenter à tous et à toutes, mes vœux les plus sincères, les plus chaleureux, les plus fraternels.

C’est pour moi une nouvelle occasion de rendre hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés pour une Guinée libre et démocratique. Mes pensées vont à nos morts et à leurs familles endeuillées, à ceux qui sont dans la souffrance à cause des violences politiques, à nos responsables et militants détenus arbitrairement.

Je voudrais exprimer ma compassion aux victimes de la Covid19 et rendre hommage au corps médical tout en regrettant la manipulation par Alpha Condé de cette terrible maladie pour contraindre les droits de notre peuple.
Que 2021 nous soulage de tous les maux qui nous accablent ! Je souhaite que le chômage recule, que la précarité baisse. Je souhaite que le spectre de la disette et de la malnutrition s’éloigne définitivement de nos foyers. Je souhaite que notre société fasse un bond en avant dans tous les domaines notamment ceux vitaux de la cohésion nationale, de l’éducation et de la santé. Je souhaite que cette année soit pour la nation entière une année véritablement nouvelle, une année qui nous fasse définitivement oublier les affres du passé, affres multiformes, affres douloureuses et persistantes et qui se sont dangereusement aggravées depuis qu’Alpha Condé a accédé au pouvoir.

Mes chers compatriotes,

En 2010, Alpha Condé nous avait promis le changement. Et le changement a bien eu lieu mais dans le sens inverse, celui du recul et de la dégradation. Alpha Condé, c’est la régression ! Alpha Condé, c’est la décadence ! Une décadence qui va des aspects les plus banals, les plus quotidiens de notre vie nationale à nos valeurs les plus symboliques. Nos conditions de vie, déjà fort précaires, ont atteint avec ce régime incompétent et corrompu, un seuil absolument intolérable. La montée des prix est telle que les denrées de première nécessité sont devenues inaccessibles aux classes moyennes à plus forte raison aux bourses les plus modestes. C’est un véritable luxe aujourd’hui de consommer de la viande, des légumes ou du lait. De nombreuses familles ont des difficultés pour faire bouillir la marmite ne serait-ce qu’une fois par jour. Pendant ce temps, chez nos ministres, chez nos gouverneurs, chez nos officiers supérieurs, les villas et les voitures de luxe prolifèrent ; les coffres- forts débordent de liasses d’euros, de dollars et de yens. Nous vivons sans doute sous le régime le plus cruel, le plus injuste, le plus inégalitaire de la région.

Hélas, par la faute de ce président-professeur, nos malheurs ne se limitent pas aux choses matérielles, ils touchent aussi à nos valeurs les plus sacrées. L’unité nationale, ce principe de base qui fonde notre identité et nous prédispose à vivre ensemble est dangereusement remise en cause. Diviser les Guinéens est le sport favori d’Alpha Condé. Il a tout fait pour opposer les roundés et les missidés, les Peuls et les Malinkés, les Koniankés et les Guerzés etc. Monsieur alpha condé, en véritable apôtre de l’ethno-stratégie, s’est à nouveau employé à diviser les Guinéens en cette année 2020. Ces appels à l’affrontement et à la « guerre » dans un contexte de compétition politique ont été largement suivi. A la violence d’Etat s’est ajoutée la violence inter communautaire encouragée par les autorités censées protéger les populations. Les récents affrontements à Macenta en sont la dernière illustration funeste.
Refusons ensemble cette macabre manipulation ! Personne ne doit séparer des ethnies sorties du même moule historique et culturel, qui ont partagé des siècles durant la même expérience religieuse, politique et sociale. Alpha Condé voit des tribus partout, il est incapable de voir la Guinée ! La notion de nation lui est complètement étrangère. A se demander comment un homme qui se prétend universitaire peut-il avoir une compréhension aussi primitive de l’Histoire !

Mes chers compatriotes,

Il est temps, grand temps d’en finir avec ce mode de pensée archaïque. Que l’année 2021 soit pour la Guinée, l’année de la rupture, l’année du renouveau et de l’espoir ! Qu’elle efface de notre mémoire l’année horrible qui termine. 2020 fut en effet l’année Alpha Condé par excellence, celle où notre apprentidictateur a accumulé tout son savoir-faire en matière de cynisme politicien.
Obsédé par le désir de s’octroyer un pouvoir à vie, ce monsieur a enfreint, en un temps record, toutes les règles juridiques et morales. Pour commencer, il a violé la Constitution sur laquelle il a solennellement prêté serment, commettant ainsi un parjure qui, si notre vie constitutionnelle était normale, l’aurait mené tout droit devant la Haute Cour de Justice, juridiction qu’il s’est d’ailleurs fort bien gardé d’installer comme le lui obligeait la Loi Fondamentale (et pour cause !). Ensuite, après avoir organisé un référendum frauduleux, ce juriste de formation a imposé au peuple une nouvelle Constitution, Constitution dont il a publié une version tronquée au Journal Officiel. Quel crédit accorder à un Etat qui falsifie ses propres textes ? Un Etat faussaire a-t-il sa place dans le concert des nations ? Ce geste jette sur notre nation une souillure que les années auront du mal à effacer.
Je voudrais saluer les patriotes guinéens qui se sont réunis au sein du Front National pour la Défense de la Constitution, ainsi qu’au sein d’autres mouvements politiques et organisations de la société civile pour lutter avec courage et détermination contre le tripatouillage de notre constitution er contre un troisième mandat voulu par Alpha Condé. La mobilisation des millions de Guinéens aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays contre la forfaiture a montré à la face du monde entier l’attachement inébranlable de notre peuple aux valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit.

Mes chers compatriotes,

Regroupés au sein de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie, nous avons décidé, avec plusieurs autres partis politiques et organisations citoyennes, de porter dans les urnes le combat contre l’imposture politique. Malgré les violences, les intimidations et tous les stratagèmes politiciens utilisés contre nous, nous avons réussi à fédérer l’écrasante majorité du peuple de Guinée autour de nos idéaux et valeurs. Ainsi, nous avons gagné les élections présidentielles du 18 octobre 2020 haut les mains, nous pouvons en être fiers. Et nous l’avons gagnée dès le premier tour avec 53, 85% des voix. Aujourd’hui, c’est en toute illégalité qu’Alpha Condé occupe le palais de Sékhoutouréyah. Ce troisième mandat n’est ni rien ni plus qu’un coup d’Etat, j’allais dire un double coup d’Etat constitutionnel et institutionnel appuyé par les forces de sécurité, des forces de sécurités dévoyées, des forces de sécurité qui ont, depuis longtemps, trahi leur mission de service public.

Mes chers compatriotes,
Notre jeune démocratie est dangereusement remise en cause. Le tripatouillage institutionnel et les manœuvres dilatoires d’Alpha Condé nous ont replongés dans des mœurs politiques d’un autre âge.

En effet, dans son projet d’ériger une nouvelle dictature dans notre pays, Monsieur alpha condé a totalement déconstruit notre Etat, en en faisant une République bananière où seule sa volonté compte.

Les arrestations arbitraires des responsables de notre parti. L’emprisonnement et le harcèlement judiciaire dont sont objets des centaines de nos militants, partisans et sympathisants à travers le pays. L’embastillement des opposants de la société civile et des journalistes dans des conditions inhumaines à cause de leur opinion politique. La répression barbare et aveugle exercée contre les populations usant de leur droit de manifester. La persécution et le kidnapping d’honnêtes citoyens jusque dans leur sommeil. Autant de signes qui montrent que le pouvoir de Monsieur alpha condé ne vient pas du peuple, mais uniquement de la force des armes.

En effet, quand on est élu par le peuple, quand on a gagné les élections dans les urnes, quand on est légitime, on est serein, on n’est pas fébrile, on ne massacre pas son propre peuple à la moindre occasion. Mais quand on a perdu dans les urnes et qu’on s’est accroché au pouvoir par la cruauté et la barbarie, par la corruption, alors on n’est pas serein. Conscient de son illégitimité, on devient irritable, agressif, haineux, on tue pour intimider, on instaure la terreur pour dissuader… La conservation du pouvoir indu demeure alors notre seule et unique obsession, c’est en cela qu’on reconnait un dictateur.

Mais que Monsieur alpha condé ne s’y méprenne guère, le combat pour la reconnaissance de notre victoire aux élections du 18 octobre 2020 continuera de plus belle en 2021. Il ne peut voler notre victoire et espérer dormir tranquille.
L’usurpateur sentira notre détermination à aller jusqu’au bout.

Mes chers compatriotes,

Nous continuerons à nous battre jusqu’à l’avènement d’une véritable démocratie et d’un véritable Etat de droit dans notre pays. Nous sommes engagés dans une longue lutte pour laquelle nous avons déjà consenti énormément de sacrifices. Plus de cinq-cents personnes ont été assassinées par Monsieur alpha condé depuis
2010 ; des milliers d’autres Guinéens ont été blessés dans des répressions sauvages ordonnées par lui. Nous avons le devoir sacré de continuer à nous battre pour eux, pour leurs proches, pour nous, pour les idées et les valeurs auxquelles nous croyons, pour notre patrie. Nous devons honorer leurs mémoires qu’incarne notamment celle de Roger Bamba dont l’assassinat continue de nous émouvoir.

En remportant cette bataille pour laquelle ils sont tombés en martyrs, cette bataille pour laquelle ils sont mutilés à vie, cette bataille pour laquelle ils ont perdu tous leurs biens.

Rien ne nous fera reculer. Au contraire, les menaces, les intimidations, la répression aveugle ne feront que renforcer notre détermination à mener le combat jusqu’au bout. Combat pour la vérité des urnes, combat pour les libertés, combat pour le respect des droits de l’Homme, combat pour l’unité pleine et entière de notre nation. Nous réaffirmons notre disponibilité à nous unir à toutes les forces patriotiques, qu’elles soient issues des partis politiques, de la société civile ou des syndicats, pour lutter, par tous les moyens légaux, contre la dictature et ses inévitables corollaires : la division, la répression, la corruption et la misère généralisée.

Mes chers compatriotes,

Je le dis à tous et à toutes : Guinéens, soyons prêts aux sacrifices les plus ultimes pour faire triompher nos idéaux de justice et de paix, de liberté et de prospérité ! Il n’est plus loin le jour où une grande masse humaine de guinéens va se rassembler pour le salut de la nation !

Vive la République de Guinée !
Vive la démocratie !
Vive l’unité nationale !

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