MESRSI : Abdoulaye Keita donne tous les détails sur les premières classes préparatoires aux grandes écoles en Guinée

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Conseiller chargé de mission au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation et coordinateur du projet mise en place des classes préparatoires aux grandes écoles, Abdoulaye Keita a donné les détails sur ce projet ambitieux pour les élèves Guinéens. Invité de l’émission On refait le monde sur Djoma Média, le jeune cadre du MESRSI est revenu de long en large sur ces classes préparatoires qui ouvriront à partir du 1er septembre 2023.

Dans sa toute première intervention, Abdoulaye Keita est d’abord revenu sur le pourquoi de ces classes préparatoires dans l’école guinéenne avant de donner une définition de celles-ci.

« Dans tous les pays du monde, dans les grandes nations qui veulent construire l’excellence notamment dans les cycles d’ingénierie, se dotent des classes préparatoires. Je vous donne un exemple y a deux ans, le président Macky Sall avait décidé de ne plus jamais envoyer les meilleurs au baccalauréat à l’extérieur pour les former à l’intérieur du Sénégal. Et c’est à Thiès qu’ils ont décidé d’ouvrir les classes préparatoires. Les classes préparatoires constituent un cycle de l’enseignement supérieur qui permet de préparer pendant deux ans les élèves à accéder aux plus grands concours d’excellence pour intégrer les meilleures écoles du monde. La Guinée a donc signé une convention avec l’institut Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro où nous avons depuis 2017 commencé à envoyer des pépites, les meilleurs au BAC en Côte d’Ivoire à l’institut qui se trouve être parmi les meilleures écoles préparatoires aux grandes écoles. Après deux années d’intenses formations ces élèves-là font un concours d’accès comme l’école L’X de Paris où nous avons des Guinéens avec fierté qui ont accédé à ces écoles. Nous avons également l’école de Parc à Lyon qui se trouve être l’une des meilleures écoles préparatoires en France qui forme également des jeunes pour les aider à accéder aux grandes écoles. Et nous avons tout ce lot, des étudiants qui réussissent les concours, nous en avons donc au Maroc à l’école centrale de Casa », a expliqué le coordinateur du projet.

C’est pour pouvoir former sur place nous-mêmes nos meilleurs élèves que la décision a été murie par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. Et c’est à Dalaba que cette infrastructure sera bâtie précise Abdoulaye Keita.

« Et finalement la réflexion est de dire est-ce qu’il faut continuer à amener les meilleurs du baccalauréat à l’extérieur ou est-ce qu’il faut pouvoir créer les conditions de formation en Guinée. Donc la décision a été rapidement traitée, nous avons donc décidé de réactualiser le dossier et de faire en sorte que la Guinée se dote finalement les classes préparatoires aux grandes écoles et un site a été dédié par les populations de Dalaba qui ont mis à la disposition de l’Etat guinéen depuis 2017, un domaine de 52 hectares qui doit permettre de bâtir ces classes préparatoires dont les travaux ont démarré depuis le 22 mai dernier. Et le chantier va finir normalement en décembre si le calendrier du projet est respecté ».

 Avant de préciser. « Mais en attendant, pour ne pas perdre cette année, la décision a été instruite en février dernier en conseil des ministres, à faire en sorte qu’en septembre les classes préparatoires démarrent et moi en tant que coordinateur du projet et toute mon équipe, nous avons travaillé pour que nous puissions en attendant même la fin du chantier de Sebhory à Dalaba, trouver des infrastructures annexes qui nous permettent d’ouvrir une première promotion en septembre le premier, c’est à l’institut de Dalaba où nous avons l’infrastructure. La particularité des classes préparatoires, ce sont des élèves qui vont être en internat, qui doivent hébergés. Ces élèves font face à un concours que nous organisons le 11 aout prochain, parmi les meilleurs bacheliers, les meilleurs admis au BAC séries expérimentale et mathématique. Ce concours nous permettra de sélectionneur une partie qui ira en Côte d’Ivoire, une autre partie qui restera à Dalaba qui vont pouvoir bénéficier de cette formation d’élite et après deux années vont concourir aux grandes écoles qui vont les permettre de faire partie de l’élite guinéenne qui va participer à la construction socioéconomique de notre pays », martèle le conseilleur chargé de mission au MESRSI.

Pour les élèves qui ne réussiront pas à réussir leurs classes préparatoires, il y a des possibilités d’accéder aux institutions du pays. Mais pour postuler il faut au moins avoir 12 de moyenne au BAC. Abdoulaye Keita annonce également que ce sont des professeurs Tunisiens qui viendront dispenser les cours pour cette première promotion en Guinée.

« Mais lorsque vous échouez au concours, là nous avons une convention avec quelques institutions d’ingénierie en Guinée (Boké, Labé, Mamou ou Conakry). Ces cinq institutions vont pouvoir après un échec au concours, ces élèves en deuxième année ont droit après validation de leur quitus d’accéder directement au niveau 3e année pour continuer un cycle d’ingénieur. Tous les bacheliers qui ont minimum 12 de moyenne ont accès à faire le concours organisé par l’institut Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro. Pour cette première année nous avons une capacité maximale de 40 élèves. Accéder aux grandes écoles d’ingénierie du monde, c’est la seule voie possible ce sont les classes préparatoires que nous ouvrons aujourd’hui en Guinée. Pour la filière que nous ouvrons cette année c’est Mathématique, physique et science de l’ingénieur, nous avons un sérieux problème d’enseignants. Parce que n’a le droit d’enseigner dans les classes préparatoires pour les matières de spécialité que ceux qui sont professeurs agrégés de classes préparatoires, la Guinée n’en a pas, le Sénégal lorsqu’ils ouvraient il n’en avait pas, la cote d’ivoire jusqu’à date n’en a pas. Aujourd’hui comme l’ont fait ces pays, il faut importer des enseignants agrégés, et il faut payer le prix qu’il faut, donc nous avons lancé des compétitions à l’international, nous avons réussi à identifier des professeurs, pour la Guinée, ce sont des professeurs agrégés tunisiens. Mais nous avons réfléchi plus loin, parce que nous n’allons pas continuer à importer des professeurs, qui nous coutent d’abord très chers, sur la base de plusieurs conventions que nous avons avec certains pays dont la Tunisie et le Maroc, qui disposent des centres uniques de préparation à l’agrégation pour ces enseignants, une première campagne de sélection d’enseignants va être faite surtout ceux du secondaire, nous allons les envoyer pour une période de 3 ans sur financement propre du ministère. »

 Dans sa conclusion, le coordinateur dudit projet annonce un cout global de 250 milliards de francs guinéens.

« Les classes préparatoires, c’est une institution à l’image des universités désormais, qui dispose déjà d’une subvention, d’un fonctionnement et des mécanismes à l’image des institutions d’enseignement supérieur. La phase pilote du projet aujourd’hui coté infrastructure, c’est près de 23 milliards GNF, le gros projet parce que nous avons décidé de le faire en deux phases parce que la première était très lourde, et elle sera lancée très bientôt. Elle est de l’ordre de près de 250 milliards de Francs Guinéens coté infrastructures », conclut Abdoulaye Keita.

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