Manif du FNDC, Gouvernance et Présidentielle 2020: le président du MSD crache ses vérités aux entités concernées (interview)
Le président du parti Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD) s’est exprimé ce jeudi ; 02 juillet 2020, sur la situation sociopolitique de la Guinée. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Dr. Abdoulaye Diallo est revenu largement plusieurs de la vie nationale. Le choix de la date du 18 octobre pour la tenue de la prochaine présidentielle, l’éventuelle candidature d’Alpha Condé pour un troisième mandat et la manifestation du FNDC prévue le 8 juillet prochain ont été les questions abordées dans cette entrevue.
Planète7.com: Le débat se pose autour de l’organisation de la prochaine présidentielle. La CENI propose le 18 octobre pour le premier de l’élection présidentielle. Quelle est votre position ?
Dr. Abdoulaye Diallo: Pour aller à cette élection, il y a d’abord des préalables. Posons-nous la question de savoir, faut-il organiser des élections ? Et qui doit les organiser et pourquoi allons-nous le faire ? L’essentiel ce n’est pas de discuter autour d’une date fantaisiste comme toujours. Ce régime a organisé des élections depuis son arrivée au pouvoir. Ça n’a servi à rien sauf des tueries et la destruction des biens.
Vous posez la question de savoir qui doit organiser les élections alors que le mandat constitutionnel du président arrive à terme le 21 décembre. Comment alors obtenir une alternance tant souhaitée par les Guinéens ?
Il faut qu’on commence maintenant à vivre dans une transition, qu’on l’instaure maintenant là, ou qu’on attende le 21 décembre, ça reviendra à la même chose. Tant que la Guinée n’est pas dirigée par une équipe neutre, capable, composée des Guinéens capables, qui vont respecter et faire respecter la loi, on aura rien fait. Il ne faut pas qu’on se mente entre nous.
Dites-nous, s’il doit y avoir une transition dans le contexte actuel en Guinée, comment est-ce possible ?
Le président Alpha Condé, s’il voulait réussir dès son premier mandat, il devrait accepter de vivre dans une transition. La transition c’est de voter les lois, les appliquer, faire un programme pour la population. Que le déficit de confiance entre gouvernant et gouvernés disparaisse. C’est ça la transition ! Après maintenant on rentre dans une nation normale. C’est ce que nous appelons transition.
Le débat autour de la falsification de la nouvelle constitution se poursuit. Dans une déclaration que vous avez publiée cette semaine, vous avez demandé au président de la République d’annuler le double scrutin et de dissoudre l’Assemblée nationale. Comment peut-on y arriver quand on sait que le parlement a déjà commencé ses activités ?
Damaro Camara a déjà déclaré que même s’ils ne sont pas reconnus au niveau national, mais ils sont reconnus à l’international. Ils n’ont qu’à aller gouverner à l’international. C’est la preuve que si le peuple n’accorde de crédit à une équipe dirigeante, ce qu’elle ne doit pas exister. Donc l’Assemblée pour nous, n’existe pas. Ils (députés) ne sont pas reconnus et ils ne vont pas travailler parce qu’on sait les conditions dans lesquelles ils ont été installés.
Quelle est votre contribution dans le débat autour d’une éventuelle candidature d’Alpha Condé à la prochaine présidentielle ?
Nous, nous disions que Alpha Condé a fini son travail, il a fini ses deux mandats, il n’a qu’à partir. On ne prévoit pas autre chose. Et s’il dit qu’il sera candidat, il va récolter. Parce que le peuple ne l’a jamais légitimité.
Le FNDC projette une nouvelle manifestation le 8 juillet prochain. Quelle est votre réaction ?
Le FNDC a montré sa capacité de mobilisation. Mais comment changer la donne ? Ça, ils ont échoué quand ils étaient au sommet. Maintenant ils sont dans le déclin. Il faut qu’ils arrêtent de faire descendre les gens dans la rue. Parce-que, quand ils sont tués, quand ils sont arrêtés, ils (leaders du FNDC) ne peuvent que crier. Donc nous, nous sommes contre les manifestations et nous disons qu’on doit trouver une autre forme de protester.
Alors qu’elle est la nouvelle méthode que les responsables du FNDC doivent adopter face au régime d’Alpha Condé ?
J’invite les guinéens de tout bord à former une nouvelle alternative. Nous avons dit que les gens qui ont gravité autour de Sékou et Conté doivent quitter. Qu’on essaie avec d’autres, plus forts et qui ont plus d’idées que tous ces gens-là.
Entretien réalisé par Diouldé