Ma petite réflexion du lundi : quelles propositions pour notre système de santé ? (Par Siaka Barry)
En 2014 notre pays, la Guinée lançait en grande pompe ses « Etats Généraux de la Santé, EGS » qui ont suscité beaucoup d’espoir. Huit ans après qu’en est-il de l’application des belles recommandations issues de ces EGS ? L’accès aux SSP (soins de santé primaires) de nos populations vulnérables s’est-il amélioré ou érodé en 2022 ?
Au MPDG, nous croyons à ce crédo de la Politique nationale de Santé qui se donne comme vision, une Guinée, où toutes les populations sont en bonne santé, physiquement et mentalement aptes, tout en restant économiquement et socialement productives, par le biais d’un accès universel à des services et soins de santé de qualité.
Comme pour l’éducation, les défis pour notre système sanitaire restent en grande partie d’ordre financier :
Tenez ! Moins de 8% de notre BND sont accordés au secteur de la santé. Tandis que sur ces 8%, plus de 60% vont en moyenne au fonctionnement des administrations centrales et déconcentrées de la santé, laissant une portion négligeable aux investissements.
Pourtant la recommandation sous-régionale formulée par l’OOAS (Organisation Ouest-Africaine de la Santé) est de 15% des BND.
Comme conséquences directes de cette négligence des pouvoirs publics, entre 2005 et 2012 les indicateurs suivant étaient tous au rouge :
– La mortalité maternelle stagne autour de 724/100 000 naissances vivantes,
– La mortalité infanto juvénile à 123‰
– La mortalité infantile 67‰.
Pendant ce temps le paludisme grave reste la cause principale de 36% des décès hospitaliers tandis que le VIH/SIDA en cause 1,7%.
Et que dire de la survenue fréquente d’épidémies de choléra, de méningite, de rougeole, compliquées ces dernières années par des pandémies (notamment Ebola et Covid-19) ?
Ce sombre tableau n’intègre pas les donnés liées à la malnutrition chronique 31% des moins 5 ans, et les MTN (Maladies Tropicales Négligées) dont la drépanocytose (11,5% de décès) et le cancer (31 décès pour 100 mille).
À cela faut-il ajouter des faiblesses d’ordre structurel.
Une analyse situationnelle en 2014 nous montre que seulement 14% des professionnels de la santé (secteurs public et privé) sont des médecins. Ce chiffre cache une autre disparité plus grave : la ville de Conakry à elle seule dispose de 49% du personnel professionnel de la santé pour 15% de la population !
Face à ces défis poignants, le MPDG propose 4 axes stratégiques d’intervention :
1) l’augmentation substantielle de 8 à 12% de la part du secteur sanitaire dans le BND durant notre premier mandat et de 12 à 15% durant le second. Les ressources supplémentaires proviendront essentiellement des taxes additionnelles sur les tabacs, les alcools et autres produits nocifs à la santé.
2) La création d’un système de sécurité sociale universelle adossé aux financements innovants susmentionnés.
3) L’équité dans la gouvernance du système de santé en assurant tout d’abord une meilleure affectation des professionnels de santé dans les zones rurales à travers le programme « un médecin pour un centre de santé » assorti d’un système de primes incitatives définies par zones.
4) Le renforcement des programmes verticaux VIH, TUBERCULOSE, PALUDISME, PEV/SSP/SME.
En définitive la santé de nos populations vulnérables reste au cœur du projet du MPDG conformément à sa vocation sociale et révolutionnaire…
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