Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ! Il doit être combattu!
Les déclarations officielles au plus haut niveau de l’Etat viennent ainsi conforter dans un élan populiste qui tient lieu de ligne politique une campagne haineuse qui est menée depuis un certain temps et qui risque d’ébranler le tissu social et une population déjà fortement malmenée par les conséquences des crises socio-économiques.
Cette dérive raciste, déclenchée par une minorité, est un coup porté aux aspirations de la révolution fondée, faut-il le rappeler, sur les valeurs de liberté, de justice, d’égalité et de dignité.
Portée dans un premier temps par quelques groupes et relayée par certaines pages des réseaux sociaux proches du pouvoir tunisien, cette campagne reprend à son compte les pires travers des idéologies et des thématiques prônées par les mouvements identitaristes et d’extrême-droite en Europe et aux Etats-Unis. En effet, outre le fait qu’ils exigent l’expulsion des migrant(e)s subsaharien(ne)s, les initiateurs de cette campagne reprennent à leur compte la thèse xénophobe du « grand remplacement ». Ces derniers n’hésitent même plus à demander l’abrogation de la loi criminalisant les actes, propos et discriminations racistes, loi adoptée le 23 octobre 2018.
Nous, Tunisien(ne)s vivant à l’étranger qui, à un moment ou un autre de notre parcours dans les pays d’accueil, avons été confrontés aux discours xénophobes et actes racistes, pouvant même parfois aller jusqu’à l’assassinat, nous ne pouvons admettre qu’en Tunisie se diffusent et se banalisent aussi facilement des discours haineux et racistes.
Nous comptons sur la solidarité active de toutes celles et tous ceux qui ont toujours lutté contre le racisme et la xénophobie et les appelons à faire barrage avec nous à cette ignominie et à nous aider dans notre combat pour une Tunisie libre, démocratique et accueillante.
Nous exigeons
– L’arrêt des poursuites et arrestations arbitraires contre les migrant(e)s subsaharien(ne)s
– La libération immédiate des migrants arrêtés
– la dénonciation des propos et actes racistes et l’application de la loi 2018-50 (anti raciste) du 23 octobre 2018.
Nous appelons tous les démocrates et la société civile en Tunisie à condamner sans réserve ce nouveau discours officiel étranger à notre histoire et à notre culture et ces campagnes haineuses et xénophobes.
Nous les exhortons à manifester leur solidarité active aux migrants subsahariens.
Nous appelons les Tunisien(ne)s en France et à l’étranger de dénoncer activement le racisme et la xénophobie dans notre pays
Nous appelons tous les démocrates en France, en Europe et en Afrique soutien et à la solidarité.
Mr A. KEITA-COLLET,
Juriste-Politologue