Le Président Doumbouya est celui qui désire le plus le retour à l’ordre constitutionnel.

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D’emblée, la fixation de la durée de la transtion ne dépendait pas de lui. Du moins , c’est ainsi qu’il l’a voulu. L’article 77 de la charte de la transition voulait que cette durée soit fixée de commun accord entre le CNRD et les forces vives. Cette disposition de la charte n’a pas été observée. Les raisons sont nombreuses. Certaines imputables au CNRD , d’autres non. 

 Le Président de la transtion bien que non investi par suffrage universel a toujours voulu fabriquer les consensus forts et non velléitaires et absoncs sur toutes les questions d’intérêt national. Aux lendemains du 5 septembre 2021, par exemple , il a entamé les consultations avec les forces vives. A cette occasion, s’il avait voulu s’imposer, il aurait fixé une durée de la transition. Les Guinéens l’eussent acceptée. Ils vivaient de grandes émotions et cet état de fait aurait pu être manipulé par le Président de la transition. Il ne l’a pas fait . 

Le CNRD a fixé une durée de la transition : 39 mois ; par une résolution, le CNT l’a revue à la baisse : 36 mois. Aucun décret n’a été pris pour faire appliquer la durée de la transition. Cela voulait dire que le CNRD savait que cette durée n’en était pas une. Le mode de fixation de la durée a été décrié par une frange importante de la classe politique et de la société civile .  

Le Président du CNRD a institué un cadre de dialogue inclusif . Ce faisant , il soumettait aux échanges et aux débats son chronogramme de la transtion et nous donnait l’occasion d’en faire un agenda républicain. Le format a été rejeté par certaines entités politiques et sociale , aussi elles avaient suggéré avoir en face le seul CNRD. Le cadre de dialogue ne pouvait pas prospérer. Les conditions qui étaient posées ici et là etaient impossibles. Elles appelaient à la compromission. Les revendications portées par certains acteurs différaient de celles qu’ils avaient . Certains posaient comme conditions pour participer au dialogue : la libération de leurs collègues ou l’allègement de leurs conditions de détention. D’autres demandaient qu’on leur rende leurs concessions.  

D’ailleurs, quelles que fusent nos efforts internes , sauf si nous voulions défier la CEDEAO ce qui aurait demandé un consensus , la fixation d’une durée raisonnable de la transition dépendait plus de l’assentiment de la CEDEAO que d’autres choses. La CEDEAO est un organe social et lui seul a de véritables moyens de dissuasions et de pressions. Lui seul peut exiger le respect de ses règles en vertu des articles 10 et 16 de son Traité révisé. 

 Puis , je continue la narration , le CNRD se tourne avec la CEDEAO qui lui a déjà infligé des sanctions et lui demande une mission des experts pour fixer conjointement la durée de la transtion ( durée raisonnable ). Il aurait pu ne jamais le faire 

Si le Président de la Transition avait voulu accaparer le pouvoir, il aurait tenu à sa durée ou à celle issue de la résolution du CNT . S’il avait voulu accaparer le pouvoir, il aurait refusé de fixer une durée raisonnable avec le concours de la CEDEAO comme le lui demandait l’organe social. Aussi, il aurait refusé de demander à la CEDEAO des soutiens techniques et financiers pour mieux appliquer son prétendu agenda caché. Aussi , il aurait refusé que la CEDEAO mette en place une commission de suivi et d’évaluation de l’application de l’accord sur la durée et le chronogramme de la transition. Le président de la Transition n’est candidat à rien , il l’a réitéré plusieurs fois. La disposition de la charte traitant de la question est dite insucceptible de modification. 

Si le président de la Transtion tient au retour rapide à l’ordre constitutionnel, il sait qu’il ne devra pas bâcler le processus devant y aboutir quitte à détruire sa cohérence d’ensemble. Ce qui est à présent à demander est l’engagement des Guinéens à soutenir le chronogramme qui sera approuvé par la Conférence des Chefs d’États et de Gouvernement de la CEDEAO. Le rassemblement doit être authentique autour du chronogramme afin que la transition soit inclusive pour le bien du pays .

 

Ibrahima Sanoh

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