Déclaration de l’ONG Coalition pour le Respect des Libertés Publiques sur l’arrestation de Souleymane Condé, opposant politique et Coordinateur du FNDC aux USA.
Le samedi 12 septembre 2020, Souleymane Condé a été mis aux arrêts par la Direction de la police judiciaire alors même qu’il tenait une conférence de presse relative au lancement de son mouvement politique. Selon les informations reçues et vérifiées, les faits qui lui sont reprochés, sont les déclarations qu’il tient sur les réseaux sociaux ; déclaration constituant l’exercice même de sa liberté d’expression.
Vu les circonstances de son arrestation nous ne pouvons rester indifférent à cette actualité qui figure parmi les objectifs de notre Coalition : ü La contribution à la défense des droits humains, de la dignité humaine dans l’exercice des libertés publiques. ü La conciliation de l’exercice des libertés publiques avec le respect de l’ordre public (qui constitue la limite légale à toute liberté. Cette limite doit être nécessaire et proportionnée quant à l’objectif de maintien d’ordre). ü La promotion des principes de neutralité dans les administrations publiques et privées en République de Guinée.
En tant qu’organisation non gouvernementale spécialisée dans ces domaines, nous avons pris la peine d’examiner quelques interventions de Monsieur Souleymane Condé sur la plate-forme YouTube. Ces interventions ont été redifusées le 13 septembre 2020 sur le site d’information http://xn--guine7-eva.com/ . Dans une première vidéo, l’auteur déclare : • « Nous ne sommes pas haineux contre Alpha Condé, mais nous allons nous rassurer que ce pays ne sombre pas avec ces combines ». Dans l’introduction, il est dans une posture d’interpellation du pouvoir en sa qualité de citoyen guinéen. En effet, Monsieur Souleymane Condé s’oppose à toute réforme constitutionnelle qui donnerait un mandat de plus au Président Alpha Condé.
Plus loin, il fustige certaines pratiques antidémocratiques notamment l’existence des mercenaires en Guinée. Les auteurs de cette organisation mafieuse seraient » Kènèma Diallo et Sekou Souapé ». Ces accusations méritent d’être corroborées par des preuves au risque de tomber dans la diffamation qui est un délit réprimable par le code pénal guinéen. Dans la deuxième vidéo, il a tenu plusieurs déclarations incendiaires :
- « On est obligé de prendre des armes en Guinée, je dis cela parce que nous sommes des hypocrites en Guinée. On chante la paix dans les mosquées mais la réalité appelle à la guerre »
- « Si Alpha Condé insiste, nous allons diviser la Guinée, je le dis haut et fort. Il ne gouvernera qu’à Sekoutouréya, nous allons tous diriger nos quartiers, nos communes et villes… il insiste en jurant : au nom de Dieu, la Guinée sera ingouvernable ».
- « Ils n’ont qu’à m’arrêter à l’aéroport pour dire atteinte à la sûreté de l’État, je m’en fous ce n’est pas mon problème » fin de citation. Il s’agit des propos irresponsables qui sont d’une gravité particulière et de nature à compromettre la paix et le vivre ensemble (il s’agit d’un appel à la rébellion, à l’insurrection, à la division et à la guerre civile). La Coalition pour le Respect des Libertés Publiques condamne avec la plus grande fermeté ces déclarations.
Ces faits démontrent que Monsieur Souleymane Condé excède les limites de la simple liberté d’expression. Par conséquent, cette arrestation n’est pas arbitraire, mais plutôt prudente afin de comprendre ses réelles motivations. Mais, cela doit se faire dans le respect strict de ses droits fondamentaux et dans une procédure judiciaire transparente, équitable et indépendante.