Jean Jacques Rousseau disait que rien n’est plus dangereux que l’autorité en des mains qui ne savent pas en faire usage. C’est exactement, ou à peu près, ce à quoi la Guinée est confrontée, de nos jours.
Il se raconte, par contre, que les militaires, pendant cette transition, se débrouillent, plutôt bien, cahin-caha diront les plus sceptiques, en dépit des sautes d’humeurs et des actions émotionnelles dictées par la volonté de faire vite, que leur impose leur profession. Loin d’une excuse, sans faute.
Il se raconte aussi, avec un brin de regret, que les civils qui ont le privilège de bourdonner dans l’oreille du Président de la République, à son palais, et les civils dans le gouvernement -qui sont d’ailleurs bien plus nombreux- sont ceux qui agissent et conseillent dans la mauvaise direction. Ils sont ceux qui risquent de faire basculer la transition.
On ne sait par où commencer pour confirmer cette opinion largement partagée, tellement les impairs révélateurs d’un peu d’ignorance et plus d’arrogance sont lésion. La gestion des affaires où l’apprentissage encore difficile, en est une preuve. La gestion politique de la transition en est aussi une autre.
Dans ce cadre, le gouvernement fait tout sauf l’essentiel.
La contradiction portée aux propos d’Emballo, Président de la Guinée-Bissau, par ailleurs Président en exercice de la CEDEAO, relativement au compromis trouvé à propos de la durée de la transition, à quelques jours d’une deadline de l’institution sous régionale, qui devrait trancher sur la transition Guinéenne, en est une illustration. C’était inutile !
« Espérons que la sortie malencontreuse a été banalisée en dehors du pays, sinon on en risque gros », a espéré un diplomate.
Il y a aussi et surtout la question du dialogue politique tant réclamé par tous. Un dialogue vrai, structuré et pérenne, qui devrait permettre aux principaux acteurs de la transition de se parler. Mais hélas, ça bouillonne dans le pays, par manque de dialogue.
Force est de constater, que le gouvernement, dans ses démarches, révèle être en panne d’idées et d’approches réalistes. Il se cache dernière des hypothèses pour justifier son incapacité à réunir les acteurs autour de la table.
« Pour dire que tant qu’il y a la justice contre les grands leaders, les partis de ces leaders les plus représentatifs sur l’échiquier politique, ne viendront pas au dialogue. Cela est une fuite en avant. Il faut mettre le cadre en place, poser les vrais débats pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, et attendre que les partis à leur tour posent la question des poursuites comme préalable », a fait remarquer un observateur de la scène politique.
La nécessité d’un chambardement s’impose, à l’effet d’injecter des gens d’expérience, humbles et audibles auprès du peuple et des acteurs de la transition.
Mognouma Cissé