Encore les accidents de la route ont frappé fort sur la RN1 Coyah-Kindia, à Friguiagbé centre. Bilan 6 morts et 3 blessés
Permettez-moi avant tout d’exprimer mon cri de coeur face à l’inéxorabilité que nous semblons tacitement accepter en faveur du mal le plus à craindre dans l’usage de la route, que je symbolise par ce que les Anciens grecs appelaient Achlis.
En effet, malgré toutes les aptitudes qui doivent faire de nous des usagers de la route à juste titre, au contraire, ni les « oracles » des spécialistes en sécurité routière, ni les signaux avant-coureurs envoyés par les infrastructures routières elles mêmes, rien n’a pour le moment suffit durablement à convaincre certains d’éviter d’amener le plus souvent nos « animaux délicats » appelés véhicules, jusqu’au sommet de la bêtise de ces derniers.
Ceci dit, malheureusement les accidents de la route ont encore frappé le samedi 27 août passé devant une foule d’habitants de la sous-préfecture de Friguiagbé, située à 15 km de la préfecture de Kindia sur la RN1 Coyah – Kindia pour un bilan hideux de plusieurs morts de personnes. Il était 15h ce jour là lorsque ce drame se produisait. Cet énième accident de la circulation a été causé par un camion benne sorti de sa ligne normale en troisième position dans un dépassement défectueux vers l’autre sens. Par sa maladresse, le camion fautif s’était vu nez à nez avec un taxi Renault 19, lui aussi bondé de passagers comme on voit de pareils cas constamment.
Sous l’effet de la vitesse excessive particulièrement de la part du camion benne, dès lors, l’inévitable collision qui s’était produite entre les deux véhicules fut si violente qu’elle poussa et renversa le taxi dans les caniveaux de la nouvelle route. Sur place on enrégistra cinq (5) dont un (1) garçon (jumeau) et sa mère. Le sixième est mort au cours de son évacuation vers l’hôpital. Parmi les trois (3) grièvement blessés, figure l’autre enfant traumatisé qui est la soeur jumelle du garçon décédé.
Encore, hélas, une autre leçon de prévention en matière de sécurité routière à tirer de ce drame.
Il s’agit de:
1) Continuer à former et à obliger les conducteurs de véhicule au respect du code de la route dans toute sa diversité;
2) Rendre la peur des bons policiers et des bons gendarmes de la routière une réalité non négociable. Ce qui signifie par conséquent le renforcement des capacités opérationnelles de ces derniers;
3) Exiger les signalisations routières sur toutes nos routes. En réalité, les conducteurs jeunes sont formés dans les auto-écoles sur la base des routes complètes et non sur celles qui sont bancales;
4) Techniquement, aussitôt après l’application de la couche de roulement sur des kilomètres de route, les équipements de signalisations routières doivent directement emboiter le pas. À défaut, des signalisations routières propres aux routes en chantier doivent figurer jusqu’à nouvel ordre;
5) En raison de ce qui précède, le projet routier Coyah – Dabola moralement se sentir concerné et s’impliquer par conséquent davantage dans la lutte contre tous ces accidents de la circulation qui surviennent par défaut d’expressions techniques sur cette route;
6) Éviter les mauvaises implantations et les mauvais traçages des bandes de signalisations routières à tel ou tel endroit. Autrement toute faiblesse dans ce travail est aussi potentiellement accidentogène que dans les autres cas d’infractions au code de la route;
7) D’une manière générale, les programmes de perfectionnement et de sensibilisation à tous les niveaux doivent être une permanence sur le plan national.
Parce qu’à défaut, il faudrait éviter que les populations rivéraines, en particulier celles de la route Coyah – Dabola, optent progressivement pour la vendetta, en élevant à chaque fois des dos d’ânes anarchiques le long de nos routes, y compris ce n⁰1 de nos routes nationales, dont la vocation sous régionale est déjà ambitionnée.
À cause des multiples conséquences des accidents de la route, ne faiblissons jamais dans la lutte contre ce fléau social.
Ensemble, davantage d’actions dans la lutte contre les accidents de la route dans notre pays.
Balla Moussa Konaté, ingénieur de ponts et chaussées