Dr Faya après la rencontre de la CPR avec les facilitatrices : « Le dialogue est inter Guinéen et c’est aux Guinéens de définir ses contours »
Dr Faya Millimouno est largement revenu sur la première rencontre ce vendredi entre la Coalition Politique pour la Rupture (CPR) au siège du Bloc Libéral et les facilitatrices du dialogue inclusif. Dr Makalé Traoré et de Madame Joséphine Léno étaient venues expliquer aux partis membres de la CPR présidée par Dr Faya Millimouno, président également du Bloc Libéral leur ambition à bien mener cette mission pour une sortie de crise honorable.
Interrogé par la rédaction de Planete7 sur cette première prise de contact avec les facilitatrices du dialogue inter Guinéen, Dr Faya Millimouno nous explique.
« C’était une rencontre de prise de contact, de présentation de la vision que les facilitatrices ont de la tâche qui leur a été confiée. Et aussi une rencontre au cours de laquelle reçu l’information annonçant l’arrivée prochaine du premier ministre lui-même à la tête d’une forte délégation composée des mêmes facilitatrices au QG des différentes coalitions. Des éléments de détails sur le déroulement du dialogue, sur son contenu seront partagés à cette occasion et les différentes coalitions auront la possibilité d’apporter leur contribution pour que à la fin de ces deux tournées on en sort avec une méthodologie de travail ainsi qu’avec un contenu de travail ».
Une première rencontre qui a permis à la CPR d’insister auprès des facilitatrices sur le caractère inclusif de ce dialogue. C’est pour le président Dr Faya Millimouno indique que seuls les Guinéens doivent définir les contours de ce dialogue.
« Du côté de la CPR nous avons profité de l’occasion pour féliciter les facilitatrices pour la confiance qui leur a été portée et nous leur avons souhaité un plein succès pour le bonheur du peuple de Guinée. Nous avons aussi tenu à remercier le premier ministre pour le choix qu’il a porté sur trois dames suffisamment connues de l’espace public de notre pays pour avoir exercé chacune dans la loyauté, le professionnalisme dans l’intégrité des fonctions de ministre. C’est qui fait que naturellement leur image au sein de la société Guinéenne est au fixe. Nous avons aussi profité pour exprimer les conditions qu’il faille mettre en place pour la tenue de ce dialogue. Entre autres conditions : l’inclusivité doit être de mise. Le traitement égalitaire tout au long du dialogue des participants doit être de mise. Autre condition, il faut que nous fassions une différence entre les questions d’ordre juridique qui relève de la compétence des magistrats et les questions d’ordre politique qui feront l’objet du débat. Si nous mélangeons les deux ça va nous amener à une situation d’enlisement et finalement cela va nous faire perdre le nord. La troisième condition, il faut que la souveraineté du pays soit affirmée. Nous savons qu’une partie de la classe politique semble ne porter confiance qu’à ceux qui viennent de l’extérieur. C’est pourquoi on insiste sur les médiateurs qui devaient diriger le dialogue…Aucun pays souverain ne peut l’autoriser ! En Guinée de par nos lois, de par la constitution, le premier ministre est le promoteur du dialogue politique et social. Et c’est d’ailleurs ce que tous les acteurs avaient réclamés. Aujourd’hui ce dialogue dont nous parlons est placé sous l’autorité du premier ministre. Essayer de réclamer autre chose contraire ce serait montrer une mauvaise foi. Donc tout représentant d’une entité supranationale devrait être au tour de la table en tant qu’observateur. Le dialogue est inter guinéen et c’est aux Guinéens de définir les contours de ce dialogue », a insisté le président de la coalition CPR.
Pour Dr Faya Millimouno, l’une des erreurs que les Guinéens avaient commise dans les années antérieures étaient de donner une place prépondérante à la communauté internationale dans le dialogue national.
« En 2008, 2010, la communauté internationale a pris une place prépondérante dans la définition des contours de la transition. Cela a eu pour confiance que beaucoup de choses qu’on a vues implémentées imposées de l’extérieur. C’est qui a fait que les élections on a pensé qu’il suffisait d’avoir les élections présidentielles pour que l’on sorte honorablement de la période transitoire, on avait menti. Cela nous a amené à décréter une constitution, c’est qui n’a pas été une bonne chose, et cela a donné l’argument à ceux qui étaient autour du président Alpha Condé de dire qu’on avait une constitution qui avait été promulguée par un militaire. Alors pour éviter ces erreurs du passé, les Guinéens que nous sommes devrons être maitres de nos destinées et devons définir ensemble dans le respect mutuel les contours de cette période transitoire. Nous avons également indiqué comme revendication en plus des 10 points sur lesquels on a déjà travaillé et pour lesquels une durée de la transition a déjà été actée, nous avons demandé que très rapidement dans le cadre de ce dialogue on essaye de préciser les dates d’exécution de chaque activité de telle sorte que le suivi soit rendu facile. Nous avons également tenu à ajouter parmi les thèmes à débattre durant cette période transitoire la question de la CENI, parce que c’est vrai que sous-entendu qu’il y a des lois organiques qui vont être écrites au regard des dispositions de la nouvelle constitution et parmi les lois organiques qui vont éventuellement être élaborées, c’est la loi concernant l’organe des élections. Mais on peut à l’occasion de ce dialogue définir les contours de cela. Quelle est la nature de la nature qu’on va avoir, quelle va être sa composition, comment garantir son indépendance etc…Voilà autant de choses que nous avons de façon préliminaire parce qu’on est au stade de la conception. Nous aurons une fois autour de la table par rapport au contenu qui sera retenu nous avons nos positions sur lesquelles nous sommes en train de travailler », conclut-il.
Pathé Diallo 628587001 pour Planete7.com