L’actualité reste dominée en Guinée par la signature par 58 partis politiques d’une déclaration commune dans laquelle, les leaders de ces partis dénoncent ce qu’ils appellent des manquements graves dans la conduite de la transition, notamment le manque de dialogue entre la classe politique et la junte au pouvoir.
Dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction ce mardi 15 mars, le président du parti UFD a livré sa position sur cette actualité. Mamadou Bah Baadiko est aussi revenu sur la mise en place du collectif pour une transition démocratique (CTD) dont il est membre. Par ailleurs l’ex député s’est prononcé également sur les assises nationales annoncées pour être démarrées en Guinée à partir du 22 mars prochain.
Lisez l’entretien !
Planete7.com : Certains partie politiques dont le votre ont crée le collectif pour une transition démocratique. Quels sont les objectifs de ce collectif ?
Baadiko : Le Collectif pour une Transition Démocratique répond à notre préoccupation communément partagée de tout faire pour rassembler le maximum de partis politiques autour de la rude bataille pour la bonne fin de cette troisième Transition que connaît le pays depuis 1958. En ce sens, nous voulons travailler en tirant les dures leçons de l’échec des expériences de coalitions antérieures, à commencer par les Forces Vives qui ont accompagné un parti et son chef vers l’instauration d’un pouvoir dictatorial, politico-ethnique, fortement corrompu et prédateur. Nous voulons que cette fois ci, l’engagement de chaque parti se fasse pour la réussite de l’objectif commun pour l’instauration de la vraie démocratie, de l’unité, contre toute arrière-pensée ethnicise ou communautariste. En cela, nous avons innové en évitant de mettre en place une structure dirigeante, rigide favorisant les dérives observées dans notre milieu : pas de patron, pas de donneurs d’ordres, pas de possibilité manipulation pour parvenir à ses propres fins. Nous avons un Directoire qui prend toutes les décisions importantes et qui définit les orientations. Nous plaçons notre action sous le signe du patriotisme, de l’intégrité et de la solidarité, dans l’intérêt supérieur de notre pays et de ses populations martyrisées jusque-là. Nous voulons que cette transition soit la dernière. Il ne doit pas s agir simplement de rafistoler et de sauver le système qui a régné jusque là et qui a fait faillite, mais de le changer complètement. Mais je précise que je ne parle ici au nom de mon parti. Je ne suis pas le porte-parole du CTD.
Les assises nationales sont annoncées en Guinée pour le 22 mars prochain. Comment le sujet est abordé à l’UFD ?
Nous avons toujours préconisé le dialogue fraternel, franc et sincère pour que cette transition ne déraille pas de ce qui doit être son objectif ultime : sortir définitivement du carcan séculaire de régimes dictatoriaux, répressifs et corrompus et s occuper enfin de la construction du pays au service de ses populations. C’est incontournable pour permettre à notre pays de naviguer à travers la tempête pour arriver à bon port. Nous avons connu beaucoup de dialogues dans le passé, sans résultats. Il est indispensable de ne pas chercher à contourner la vraie voie vers le salut du pays : il ne peut pas y avoir de » réconciliation » quelconque sans la vérité et la justice. Tout ceci ne peut se faire sans consensus très large de toutes les forces vives du pays. Ceux qui voudront le faire ne tromperont qu’eux-mêmes.
Merci à vous M. Baadiko
Je vous remercie
Entretien réalisé par Pathé Diallo