L’élections présidentielle prévue le 18 Octobre 2020 dans notre pays est susceptible de tensions vives pouvant aboutir à des violences politiques intercommunautaires alimentées par le discours politique d’ethnocentrisme et de haine tribale. Le processus électoral actuel aiguise bien des appétits d’acquisition du pouvoir par l’opposition ou d’accaparement et de confiscation du pouvoir politique par la mouvence. Ceci peut raviver des poches de tension dans tout le pays. Ces tensions sont souvent alimentées par des déclarations incendiaires et les invectives des acteurs politiques.
L’ONG DESTIN EN MAIN rappelle que la violence (physique ou verbale) constitue l’une des plus grandes menaces au vivre ensemble et aux autres principes démocratiques.
Prenant à temoin l’opinion nationale et internationale, l’ONG DESTIN EN MAIN constate avec amertume un phénomène particulièrement inquiétant aujourd’hui : C’est l’incitation à la haine tribale, de plus en plus présente dans le discours des leaders politiques. Certes, la liberté d’expression est un droit de l’homme fondamental qui s’applique également aux idées qui peuvent blesser, choquer ou déranger, mais l’exercice de ce droit va de pair avec des obligations et des responsabilités parfaitement claires dans le domaine politique telqu’ennoncées dans les lois de la République.
Les paroles de haine ethnocentristes issus surtout des leaders politiques peuvent conduire à de véritables crimes de haine et à la guerre civile, qui ont déjà détruit ou pris la vie d’un trop grand nombre de personnes en Guinée et ailleurs. L’histoire du Rwanda, de la Sierra Leone, du Liberia, de la Cote d’ivoire voisins nous enseigne.
Le discours ethnocentriste et de haine tribale aliène et marginalise. Il peut saper l’unité nationale, la paix, la cohaision sociale, la dignité des individus et des communautés dans une Guinee déjà meurtrie et vulnérables à bien d’autres égards.
Aujourd’hui, les citoyens guinéens continuent de faire face à de nombreux défis en matière de droits de l’Homme et de justice. Il s’agit notamment des défis liés aux abus et inégalités sociales, à l’impunité en général, aux crimes impunis à la pauvreté, au chômage, au logement inadéquat et cher et bien d’autres qui constituent des sources de frustrations et de ressentiment.
En Guinée, la faiblesse des institutions Républicaines et le manque de responsabilité qui en résulte pour le pouvoir politique, la corruption et la confiance limitée du public à l’égard des institutions entravent le progrès démocratique.
En conséquence, l’ONG DESTIN EN MAIN interpelle les leaders politiques de respecter les lois de la République et de prendre toutes leurs responsabilités en mesurant les conséquences de leurs discours ethnocentristes, de haine tribale et de va t-en guerre qui pourraient conduire le pays à des situations déplorables pour les générations actuelles et futures.
Fait à Conakry, le 30 septembre 2020