Lorsqu’une société célèbre la paresse et la malhonnêteté à la place de l’effort et du mérite, il va de soi que les moins valeureux s’imposent sur les plus brillants. En effet, un simple regard sur l’histoire de notre pays et le parcours de ses dirigeants, permet facilement de s’en rendre compte.
Toujours est-il que là où le savoir n’est pas valorisé et ses détenteurs respectés, l’obscurité prend toute la place pour créer la souffrance et l’égarement. Lorsque les voleurs de deniers publics sont mieux vus que les dignes enseignants qui vivent de leur salaire en se sacrifiant pour l’avenir des enfants du pays, il est inévitable que ce péché punisse toute la société de sorte que chacun le ressente là où il se situe.
D’ailleurs si on n’a aucun égard pour l’enseignant, faut-il se plaindre de la mauvaise qualité des soins de santé, des routes, de la sécurité, de la justice ? N’est-ce pas les enseignants qui forment les médecins, les ingénieurs, les policiers, les magistrats ?
Rien qu’en regardant autour de nous, il est facile de comprendre pourquoi nous en sommes encore là où nous sommes. Nul besoin de prouver que nos ressources humaines ont plus de valeur ailleurs que chez nous. N’est-ce pas le cas aussi pour nos ressources naturelles dont l’or, le diamant, la bauxite, la pomme de terre, l’ananas…?
De 1958 à nos jours, qu’est-ce que notre pays a fait pour ériger le savoir et la morale comme étant des grands symboles de la République dont chaque citoyen doit s’approprier ? À part nous apprendre et prouver que le premier à l’école n’est pas le premier dans la vie; ce qui en soi serait un raisonnement stupide sous d’autres cieux.
Aliou BAH
MoDeL