Quand on parle du calvaire des usagers de la Nationale n°1 Conakry-Mamou, l’on pense directement à la dégradation de la route ou l’écroulement des ponts. Pourtant, les chauffeurs se plaignent d’une autre difficulté qu’ils rencontrent tout au long du trajet. Il s’agit de l’obligation de payer à chaque barrage, peu importe si le conducteur a ses papiers ou pas.
Entre la capitale et la ville carrefour, on compte au minimum 5 à 6 barrages. S’ils sont censés vérifier les permis et autres documents des passants, les hommes en tenue installés au niveau de ces postes de contrôle sont désormais préoccupés par comment remplir les poches.
Même s’il a tous les dossiers demandés, le chauffeur fait face à une autre exigence, celle de sortir les billets de banque pour qu’on lui baisse la corde. <<Maître ! Donnes la levée du barrage>>, réclame l’agent de contrôle, faisant allusion à l’argent.
Barrage après barrage, les conducteurs sont victimes de cette pratique. À travers l’expression « levée du barrage« , les agents ont presque légitimé cette forme de racket qui sonne désormais comme une loi chez les chauffeurs.
Ayant compris le scenario, certains conducteurs ne présentent plus de papiers. Arrivés au barrage, ils tendent juste 5.000GNF ou 10.000GNF et la voie est libre pour eux.
<<Les permis et autres ne servent à rien. Ils ne sont même pas contents quand tu leur montres des dossiers au complet et à jour. Quoique tu dises ou tu fasses, tu es obligé de payer. Donc pour ne pas retarder inutilement, je préfère leur donner l’argent et continuer mon chemin>>, nous a confié Aliou Bah, taximètre entre Conakry et Mamou.
Au-delà d’être qualifiée de corruption, cette pratique des agents expose à l’insécurité car n’importe qui peut entrer ou sortir de la capitale et avec n’importe quel bagage. L’essentiel pour eux est d’avoir leur fameuse « levée du barrage ».
De retour de Mamou, Thierno Barry pour Plante7