C’est dommage de constater qu’en Guinée les détenteurs du pouvoir ne tirent jamais les enseignements des échecs de leurs prédécesseurs pour éviter le même sort.

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En fait, l’ancien régime a passé l’essentiel de son temps à combattre l’opposition en utilisant les moyens les plus cyniques. Tous ses actes et propos étaient motivés par des considérations de politique politicienne ; nomination des transhumants politiques, promesses populistes et fallacieuses, fabrication et entretien d’opposants fantoches, répression sanglante des activistes etc.

Espérant isoler, diaboliser et anéantir les acteurs politiques représentatifs, toutes ces manœuvres malsaines ont contribué à l’échec du régime et au renforcement de la crédibilité de ceux qu’il combattait. L’illustration en est qu’il a été terrassé par un coup d’Etat militaire et ses anciennes victimes sont encore debouts et plus déterminées que jamais.

Ce qui doit être essentiellement compris est qu’une classe politique ne se réduit pas au nom des leaders des partis qui la composent. Elle symbolise tous ceux qui se reconnaissent en eux pour une raison objective ou subjective.

Dans un pays aussi divisé et politisé que le nôtre, les discours des partis politiques sont plus écoutés que ceux des institutions de l’État ; c’est plus un fait constable qu’un avis. Les preuves actuelles sont le manque d’engouement des populations pour les assises nationales, le flop des consultations, le manque d’autorité du CNT et la perte progressive de popularité des autorités de transition.

Lorsqu’on veut faire passer un message au plus grand nombre, quoi de plus simple et intelligent que de le faire à travers des acteurs crédibles et représentatifs.

Alors engager un bras de fer avec les politiques en utilisant un discours subtil de diabolisation des élections, serait une erreur monumentale que le CNRD ne devrait pas commettre.

Aliou BAH

 

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