Ces actes qui tirent à balles réelles sur la communication publique guinéenne (Tribune)

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S’exprimer non pas pour critiquer comme cette image qu’on a de toute personne qui ne magnifie pas. Mais s’exprimer pour analyser l’image que nous projetons à travers nos actions de communication publique. C’est entre quatre murs que l’insomnie m’a rendu une visite de courtoisie dans une contrainte de couvre-feu renforcé. Alors il fallait écrire, écrire sur cet acte à répétition qui concerne le refus du service public à cause du néant et surtout écrire sur l’image qui va avec.

On se souvient encore de mai-juin 2018 lors d’un des multiples réaménagements du gouvernement Alpha Condé, le Ministre Oyé Guilavogui refusait le portefeuille de l’élevage pour un motif jusque-là officiellement inconnu mais officieusement lié au budget de fonctionnement dudit ministère. Il remporta d’ailleurs son bras de fer et fut nommé Ministre de l’environnement, des eaux et forêts.

Rebelote ?

Il y a quelques jours, Mouctar Diallo ministre de la jeunesse et de l’emploiaurait à son tour emboité le pas à son collègue Oyé Guilavogui après un remaniement partiel du gouvernement à la suite de la présidentielle de 2020. Il a en effet été confirmé au même poste mais le refuserait. Des rumeurs qui poussent à s’interroger sur le sens du service public mais aussi l’image de la communication publique transmise à la suite de ces pratiques répétitives.

Une communication publique de plus en plus douteuse !

L’impact de ces agissements est à relever au niveau de l’avenir de la communication publique. Ces actes ont tendance à jeter l’opprobre sur l’ensemble de la classe politique guinéenne avec une image dégradante. Dans un État où plusieurs secteurs peinent à s’inscrire dans un élan de réel développement, cela sonne comme un manquement, de l’irrespect. Si un tel acte faisait suite à une réelle prospérité accomplie au sein des différents ministères cités, la communication aurait pu être entendue avec une autre oreille. Mais dans ces cas, c’est un message contre-productif pour notre classe politique. Cela nous amène sans doute à nous interroger sur ces comportements et donc une méfiance de la population face aux multiples communications de ses dirigeants. Nos actes mêmes isolés transmettent des messages au-delà de nos attentes. C’est donc une communication publique qui verra son image peu à peu ternie et un peuple dubitatif qui écoutera désormais avec lassitude.

Lucien BLEMOU

Étudiant en Master Communication Politique et Institutionnelle

Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

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