Cellule de communication gouvernementale, ballon d’essai ou du provisoire qui n’a qu’assez duré ?
Un adage nous enseigne que: « La nature a horreur du vide »!
En effet, pour la circonstance, il était dans l’ordre naturel des choses que l’un des meilleurs ou des plus en vue portes-paroles du gouvernement de la République de Guinée, en l’occurrence Monsieur Albert Damantang Camara, Ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi en héritant l’ardue tâche de porter la voix de l’exécutif, y procéda dans l’urgence et dans le soucis de mieux assumer ses astreintes vis-à-vis de l’équipe dirigeante d’alors, mais, confrontée à plusieurs challenges, dont entre autres :
– Protestations en tout genre, c’est-à-dire, tant de la classe politique guinéenne très déchaînée contre le PRAC vainqueur des législatives du 28 septembre 2013, certes à une courte majorité ou peu qualifiée mais tout de même hors de portée en termes de motion de censure en dépit d’une architecture constitutionnelle sui generis qui consacrait plus d’alternatives dans les moyens d’actions entre pouvoirs dérivés à l’exécutif par la Présidence de la République;
– Revendications de l’intercentrale syndicale CNTG-USTG attachée à ses avantages acquis non seulement des vives convulsions sociales de janvier-février 2007, mais, d’autres héroïquement glanés au fil des négociations tripartites qui ont de façon substantielle améliorées le point d’indice des salaires ou traitements mensuels des travailleurs et fonctionnaires qui emargent au Registre Général de la Fonction Publique;
– Par ailleurs, à cette forte demande politico-sociale est venue s’y ajouter, un péril majeur et rare du genre jamais rencontré par les populations. Une situation évoquée à juste titre dans ses communications sur certains medias internationaux par l’antenne locale de Médecins sans frontières afin de polariser au mieux en appuyant sur la sonnette d’alarme pour ce qu’elle qualifiera de crise épidémiologique sans précédent rencontrée par la Guinée et qui amena immédiatement le Président Professeur Alpha Condé a vivement réagir pour s’aviser non seulement de l’urgence sanitaire, mais, de l’ampleur de ses conséquences sur l’État guinéen (mis en quarantaine après, par la quasi-totalité de ses voisins et de ses homologues de l’espace CEDEAO ainsi que d’autres pays de l’Afrique et du monde ) : la fièvre hémorragique à virus Ebola venait de faire son apparition chez nous !
De toute évidence, c’est durement confronté à tous ces challenges aussi importants, l’un que l’autre, que le talentueux communicant d’abord qu’il est techniquement avant de devenir le politique qu’il est devenu, décida, vue la nécessité et l’urgence de plus en plus récurrentes et qui l’imposait une certaine proactivité pour apporter des réponses ne seraient-ce que minimales, décida en toute responsabilité, de se constituer un petit attelage pour être présent en temps réel sur divers fronts.
Bref! Voyant se pointer à l’horizon, un autre grand défi : celui de l’échéance électorale pour la présidentielle de 2015, L’homme Damantang Albert Camara porte-parole d’un gouvernement peu servi par un parti substrat politique en le RPG devenu RPG Arc-en-ciel car peu enclin à la communication et aussi lui-même confronté en son sein par plusieurs difficultés : vieillissement des responsables; non renouvellement des mandats; fusion très mal opérée avec d’autres partis politiques essentiellement réalisée qu’au niveau de certaines instances des partis etc.
C’est étreint par toutes ces urgences qu’il a été probablement ( n’étant pas dans les secrets des dieux d’alors ) mise en place une Cellule de Communication gouvernementale pour parer au plus pressé et faire dans l’urgence. Si cette solution conjoncturelle a permis d’améliorer la communication institutionnelle publique, il faut tout de suite reconnaître que le porte-parolat du gouvernement n’étant point une entité administrative consacrée, même s’il est au devant de la scène dans le travail gouvernemental.
C’est un secret de polichinelle de reconnaître que ce ballon d’essai s’est vite trouvé confronté au sérieux et épineux problème d’encrage institutionnel. La compétence matérielle étant d’ordre impératif et intimement lié à la qualité ou la mission dévolue au signataire, Monsieur le Porte-parole n’ayant aucune compétence consacrée dans un domaine public ou régalien voué à un de ses homologues, s’est vu dans l’incapacité de prendre un acte administratif dans ce sens.
Cet handicap ou ce dysfonctionnement aurait dû se régler par la valeur RECTIFICATIONS INSTITUTIONNELLES portées comme valeur ou axe stratégique par le CNRD. Très malheureusement, en l’absence d’un cadre logique d’intervention cohérent et faisant eux-mêmes fi des constats qui ont justifié la prise du pouvoir par l’armée précisément sur l’un des points relevés : la profusion institutionnelle! Il est donc choquant de constater et avec amertume, que les nouvelles autorités n’ont pas suffisamment chercher à tirer les leçons des erreurs du passé. Ce mythe de Sisyphe ou ce perpétuel recommencement devenu congénital à cet État vieux soixante-quatre (64) ans, très bientôt ! De toute évidence, les mêmes dysfonctionnements perdurent! Est-ce par incompétence ou par mauvaise foi ? Même pour une Gestion Axée sur les Résultats, il est indéniable que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Parler de la REFONDATION, exige de procéder à des réformes idoines. Dans le contexte guinéen où existe un Ministère dédié contrairement à la France où il y’a l’équivalente de cette Cellule Gouvernementale, ceci, parce que le secteur des médias avec lequel elle est intimement liée se trouve complètement régulé par plusieurs agences sous forme d’Autorité Administrative Indépendante. La réglementation étant complètement bannie !
Pour pérenniser le savoir-faire de cette structure (Cellule de Communication Gouvernementale ) il serait préférable de la rattacher à la Direction Nationale des Services de Communication et du Partenariat avec la Presse qui pourrait même la relever au niveau d’une Division (suivant le rang de l’administration publique ) afin de lui permettre de mieux continuer à assurer ses rôles et tâches de mission de service public, cela, en toute légitimité.
De ce qui précède, si cette suggestion est prise en compte la rectification qui sera opérée, permettra de faciliter au Ministère de l’Information et de la Communication de jouer pleinement son rôle et de mieux en mieux coordonner la Communication institutionnelle publique qui lui échappe à date totalement, contrairement à ses homologues de : l’Économie, des Finances et du Plan ; Du Budget ; De la Fonction Publique dans le cadre de la Gestion des Ressources Humaines et des Bureaux de Développement et de Stratégie (BSD) (sous forte emprise du Plan et de l’Institut National de la Statistique); …
La Guinée a fortement besoin de réformes pendant cette Transition Civilo-militaire sous le leadership du CNRD. C’est une obligation de continuer les réformes structurelles subséquentes dans le sens de l’amélioration du cadre d’intervention de l’État. Les derniers développements de l’actualité d’un organisme public complètement vidé et dénué de toute mission de service public qu’est l’Office Guinéen de la Publicité (OGP ) est une simple goûte d’eau d’incongruités dans un océan de réformes à réaliser en cette période d’une gouvernance menée par l’armée elle-même portée sur l’obligation de résultat !
Enfin, me concernant, je veux mettre les petits esprits égarés et d’autres belliqueux qui voient sans cesse dans mes multiples contributions au débat national, pendant cette Transition, comme une quelconque opération de charme envers les autorités tant mieux ! Pour être un plus sérieux vis-à-vis de mes lecteurs qui le sont, il m’echoit l’honneur de les rassurer que les seules leitmotiv sont : de prendre effectivement part à l’effort d’édification nationale, ceci, en ma qualité de membre de l »ELITE qui se doit par une contribution en industrie d’apporter quid de sa brique, quid de son grin de sel ou pierre angulaire à l’érection d’un guinéen nouveau pour un départ nouveau !
Puisse Dieu, guider et éclairer nos pas ! Amen!
Souleymane DOUMBOUYA, Consultant Socioéconomique, ancien Directeur National des Services de Communication et ancien Conseiller Chargé de la Réforme et du Développement des Médias et de la Publicité au Ministère l’Information et de la Communication.