Bilan du CNRD sur le respect des droits de l’homme : Amnesty international partagé entre joie et inquiétudes !

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Arrivé le 05 septembre 2021 à la tête du pays par un coup d’État, le Comité National pour le Rassemblement et le Développement, CNRD avait suscité un grand enthousiasme sur la question des droits de l’homme en Guinée. Une année après, le bilan est partagé entre avancée et retour sur les pratiques qu’ils ont héritées. Pour faire le point, notre rédaction à travers un de ses reporters a rencontré le directeur à Amnesty International, Monsieur Souleymane Sow au siège d’Amnesty Guinée.

La situation des droits de l’homme des fois difficile à dresser car elle est quotidienne, l’activiste choisit, lui, de commencer par les bonnes actions que les nouvelles autorités ont effectuées au lendemain du 05 septembre 2021 : « À l’arrivée du CNRD, y avait beaucoup de personnes qui étaient arrêtées et qui ont été libérées au lendemain de la prise du pouvoir. Chose évidemment que nous nous sommes félicités. Donc il y a eu une avancée à ce niveau et il y a aussi le fait qu’aujourd’hui l’ouverture du procès des événements du 28 septembre, ça faisait 13 ans d’attente, donc c’est aussi une grosse évolution ».

Cependant, au fil des mois qui ont suivi la prise du pouvoir, la donne a changé. L’interdiction des manifestations constitue la première discorde du CNRD avec les acteurs des droits de l’homme : « Mais, malheureusement, en même temps, il y a toujours la répression des manifestations qui nous interpelle et qui nous inquiète. Le fait qu’aujourd’hui, toute forme de manifestations est interdite dans tout le pays est un grand recul pour nous défenseurs des droits de l’homme. Il y a aussi le cas de la dissolution du Front National de la Défense de la Constitution, pour nous dissoudre une association, c’est quand même toucher au droit à la liberté d’association et donc bien sûr qui nous pose un problème », explique le directeur d’Amnesty Guinée, Souleymane Sow.

Sur ce tableau sombre vient s’ajouter l’intimidation, l’interpellation et les arrestations récurrentes des acteurs sociopolitiques. Chose que dénonce M. Sow, qui insiste également sur la violation des procédures judiciaires.

« Ce n’est pas seulement l’incarcération qui pose un problème, c’est surtout ce pourquoi ils sont poursuivis et si la procédure judiciaire est bien suivie. Nous acteurs des droits de l’homme à Amnesty, ce que nous avons dénoncé, ce sont d’abord les arrestations et vous savez par exemple quand vous prenez la décente des forces de l’ordre quand le FNDC organisait une conférence de presse, cela pose un problème. La façon d’arrêter les gens, parce qu’il y a une procédure, il y a le code de procédure pénal qui est très clair en la matière. Maintenant, les personnes qui sont aujourd’hui les Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry qui sont détenues à la maison centrale même si honorable Saikou Yaya a bénéficié d’une évacuation sanitaire, ce qui est une avancée évidemment. Mais les autres qui sont encore détenus à la maison centrale pour des questions de manifestations pacifiques, c’est une violation grave des droits humains. Parce que déjà, l’interdiction des manifestations en tant que telle est très préoccupante et si en même temps, il y a des interpellations et des incarcérations et surtout sur une période très prolongée en la matière, ça nous pose un problème », s’alarme l’activiste des droits de l’homme.

Monsieur Souleymane Sow se désole que tout soit lié à la politique et que les autorités actuelles se réfèrent à la politique pour empêcher tous les citoyens et sur toute l’étendue du territoire de manifester leur ras-le-bol : « Dans ce pays, il faut qu’on arrête de tout ramener à la question politique, tout n’est pas politique, tout ne peut pas être politique dans ce pays. Des élèves aujourd’hui ou des simples travailleurs dans une usine qui décideraient d’organiser une manifestation, ils seraient dans l’illégalité parce que la manifestation est interdite. On ne peut pas systématiquement interdire les manifestations sur l’ensemble du territoire, dans le Droit International ce n’est pas possible et la Guinée a ratifié ces traités et conventions internationales et donc la Guinée doit respecter ces engagements ».

Pour une situation plus salutaire dans le cadre du respect des droits de l’homme, l’activiste appelle le CNRD à revenir sur la décision d’interdiction des manifestations et surtout accélérer les enquêtes sur les cas de morts lors des dernières manifestations. « Ce que nous demandons au gouvernement guinéen, au CNRD c’est, un, de revenir sur cette décision d’interdire toutes les manifestations. Nous ne pouvons pas dans un pays interdire toutes les manifestations sur l’ensemble du territoire national sur une période aussi longue. Et donc nous aimerions bien qu’il y ait la lumière sur les enquêtes annoncées qu’on ait les résultats de ces enquêtes et que les coupables soient poursuivis », conclut Souleymane Sow, directeur à Amnesty International Guinée.

 

Diarouga Aziz Baldé pour Planete7.com

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