Aucune dictature ni civile ni militaire ne sera désormais tolérée en Guinée. (Sékou Koundouno)
En signant la Charte de la Transition, le CNRD, à travers son Président, a fait exprès d’occulter le droit de manifester dans le chapitre des libertés, devoirs et droits fondamentaux. Beaucoup de juristes avaient attiré l’attention sur cette incongruité tout en concluant qu’en dépit de ce silence assourdissant sur un des droits les plus fondamentaux, il existe bel et bien.
En effet, en affirmant à l’article 8 alinéa 1er de la Charte de la Transition que les libertés et droits fondamentaux sont reconnus, le CNRD se prend à son PROPRE PIÈGE .
Le droit de manifester fait partie des libertés et droits fondamentaux du citoyen. Ce droit n’ayant pas expressément supprimé, les citoyens peuvent l’exercer conformément aux dispositions du Code pénal. Du point de vue juridique il n’y a donc aucune difficulté .
La question qui se pose est celle du respect du serment. La prise du pouvoir par le Groupement des Forces Spéciales a été suivie quelques jours après par l’élaboration unilatérale d’une Charte dite de la Transition et la prestation de serment du Président de la Transition. Et tous les hommes et femmes qui ont été nommés à des fonctions civiles ou militaires se sont prêtés à cet exercice. Dans son serment, le Président de la Transition a juré notamment de consolider les acquis démocratiques.
Il existe des acquis démocratiques que les guinéens ont obtenus de haute lutte. Aucun régime y compris militaire ne peut les remettre en cause. Le combat pour la préservation de ces acquis prendra le temps qu’il prendra et coûtera probablement ce qu’il coûtera, mais il sera couronné de succès. Aucune dictature ni civile ni militaire ne sera désormais tolérée en Guinée.
Le premier facteur qui inspire la confiance à un dirigeant est le respect de la loi et de ses engagements et non l’intimidation. C’est l’exemplarité et non une démonstration de force ou des menaces. Les citoyens guinéens engagés dans la lutte pour la démocratie ne laisseront pas impressionner par un communiqué émanant d’une nébuleuse.
La lutte continue et ne prendra fin que lorsque les ennemis de la démocratie et de l’État rendront les armes.
SEKOU KOUNDOUNO RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC
MEMBRE DU RÉSEAU AFRIKKI NETWORK