Archives Nationales : un trésor historique en pleine révolution numérique

Créées en 1913, les Archives nationales se positionnent aujourd’hui comme un pilier incontournable de la préservation de la mémoire historique guinéenne. Institution centenaire et essentielle, elle conserve précieusement les traces documentaires de l’administration publique, de l’époque coloniale à nos jours. Plus de cent ans après leur fondation, les Archives nationales amorcent un virage stratégique avec un vaste projet de digitalisation, au cœur des enjeux de modernisation de l’administration publique.

Sous la houlette de M. Saikou Amadou Diallo, directeur général, les Archives nationales poursuivent une double mission : garantir la conservation sécurisée des documents officiels devenus inactifs et en assurer l’accessibilité aux citoyens, chercheurs et institutions. Mais dans un contexte où les administrations conservent encore une partie de leurs archives pour un usage courant, la centralisation reste un défi.

« Prenons l’exemple du foncier ou de l’état civil. Les documents sont encore gardés dans les services déconcentrés — conservations foncières, communes, préfectures — car ils sont en usage permanent », explique M. Saikou Diallo. Ce n’est qu’une fois leur utilité administrative jugée dépassée que ces documents sont versés aux Archives nationales, accompagnés d’un bordereau. « À partir de ce moment, nous les récupérons, les traitons, les rangeons selon nos standards. »

Face à l’usure du temps et aux aléas climatiques, la numérisation des archives s’impose comme une nécessité. Pour M. Diallo, « la digitalisation est aujourd’hui le projet phare de la direction ». Il s’agit non seulement d’assurer une meilleure conservation des documents mais aussi de moderniser l’accès à l’information, tout en renforçant la transparence administrative.

Le projet se structure autour de deux axes majeurs. Le premier, qualifié par le directeur de « théorie de l’hémorragie », vise à stopper les pertes irréversibles de documents historiques. Il comprend la mise en place d’infrastructures adaptées — scanners haute définition, serveurs sécurisés, logiciels de gestion documentaire — pour numériser et sauvegarder les archives définitives existantes.

Le second volet concerne la modernisation des processus de production documentaire au sein des administrations sectorielles. « L’idée est que les ministères et autres structures, qui continueront à produire des documents, puissent directement transmettre leurs archives de manière digitale. Cela implique la mise en place de solutions numériques dès la création des documents », précise-t-il.

Cette mutation numérique, déjà engagée, ambitionne à terme de démocratiser l’accès aux archives tout en garantissant leur pérennité. Elle permettra non seulement de sauvegarder le patrimoine documentaire national, mais aussi d’offrir aux citoyens un accès plus fluide à l’information, dans le respect de la loi sur les archives.

En modernisant ses outils et ses méthodes, les Archives nationales s’inscrivent résolument dans une dynamique de réforme profonde de l’administration. Une transition attendue, vitale, et porteuse d’avenir pour la mémoire collective du pays.

Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info 

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