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Chers camarades, l’heure est très grave pour notre corporation. On veut nous amener à répondre désormais dans les camps militaire et non devant les tribunaux, à plus forte raison à la HAC.
En effet, le directeur de publication du site d’information www.mosaiqueguinee.com, Mohamed BANGOURA est sommé de se présenter dans les locaux de la direction du renseignement militaire de l’État-major Général des armées. Pire encore, des militaires ont débarqué vendredi dans sa rédaction d’où ils voulaient le cueillir et trainer dans la boue comme un objet avant de l’envoyer à une destination inconnue. Heureusement qu’il n’était pas sur place ce jour-là mais depuis lors, il reçoit des appels téléphoniques l’intimant de se présenter au camp.
Si on ne prend pas notre destin en main face à l’histoire, la presse indépendante va sans doute disparaître en Guinée à notre époque.
Ainsi, nos enfants seront en droit de nous demander demain, ce que notre génération avait foutu au moment où les ennemis de la presse utilisaient leurs armes pour rayer notre noble métier de la carte?
Nous devons donc nous lever comme un seul homme pour dire l’unisson; « Non, ça ne se passera pas à notre époque ». Ce « Non » historique qu’on va énergiquement exprimer doit être accompagné des actions courageuses devant n’importe qui.
C’est pourquoi, au nom du principe selon lequel, nul n’est tenu obéir à un ordre manifestement illégal, nous demandons à Mohamed Bangoura de ne pas répondre à cette convocation illégale car en République de Guinée, un journaliste n’a pas à répondre dans un camp militaire.
Nous demandons à tous les journalistes dignes de ce nom de se tenir prêts; si les militaires qui recherchent le camarade Bangoura depuis vendredi le prennent pour l’envoyer au camp de force, allons-y avec lui; comme ça, ils vont nous enfermer tous.
Nous rappelons que le 4 de ce même mois d’Août, Mamoudou Boulèrè DIALLO d’Espace TV a été physiquement agressé par une équipe des militaires postés le long de la route le prince juste au niveau de la T7; il a même failli tomber avec sa moto.
Au même moment, un journaliste de Djoma Kakandé aussi se faisait tabasser par des agents des forces de l’ordre pendant qu’il couvrait la manifestation des travailleurs d’une société minière à Boké. Alors que nous n’avons même pas fini d’examiner les cas de ces 2 camarades au niveau du bureau exécutif, voilà que cette autre atteinte grave à la liberté de la presse vient nous provoquer dans notre dignité.
Une raison de plus de comprendre que notre corporation est sérieusement menacée.
La balle est donc dans notre camp.
Vive_la_liberté_de_la_presse!
Vive_Le_SPPG!
Camarades_Salut!
Conakry, le 7 Août 2022
Le Bureau Exécutif