Dr Zalikatou Diallo sur la participation des femmes dans la vie politique : « Nous souhaitons qu’elles soient électrices et éligibles »

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Dr Zalikatou Diallo, présidente de la Coalition des Femmes Parlementaires et Actrices pour la Paix, les Droits et le Développement de la Guinée (COFEPAD-GUINEE) a participé ce jeudi à une visioconférence internationale sous le thème : promouvoir la participation des femmes dans la vie politique : Des quotas à la parité. Cette rencontre vise à impulser une nouvelle dynamique de promotion des femmes dans les instances de prise de décisions à travers un guide juridique officiellement rendu public pour la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Pour mieux comprendre les grandes lignes de cette visioconférence, de l’intérêt de ce guide juridique et des objectifs qui animent ONU FEMMES dans le cadre de la promotion des femmes dans les instances de prise de décisions, notre rédaction a tendu son micro à la Dr Zalikatou Diallo qui a accepté de nous donner la quintessence de cette rencontre.

Lisez !

Dr Dialikatou Diallo Bonjour ! Vous avez participé jeudi à une téléconférence organisée par ONU FEMMES sous le thème : promouvoir la participation des femmes dans la vie politique : Des quotas à la parité. Alors comment vous sentez-vous au sortir de cette conférence ?

Nous sortons de cette conférence avec une note d’espoir, dans la mesure où aujourd’hui 10 février, UNU FEMMES a procédé au lancement officiel d’un guide juridique, d’exprimer aux Etats membres des Nations Unies, de la région de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Alors ce guide juridique a été lancé avec des dispositions permettant la bonne compréhension des juridictions nationales par rapport aux questions liées à l’égalité des sexes au niveau de la prise des décisions et l’accroissement de la participation des femmes en politique.

 Quel est l’objectif recherché en organisant une telle rencontre ?

C’est surtout le lancement de ce guide qui a été élaboré en décembre 2021. Il fallait le lancer officiellement, et il sera vulgarisé dans tous les Etats membres. Ce guide juridique permettra d’enrichir les lois nationales en matière de constitution, au niveau des lois électorales, de la charte des partis politiques… Donc ça permet de mieux édifier les instances juridiques nationales pour pouvoir élaborer des textes qui seront applicables avec des lois claires et efficaces par rapport à toute forme de discrimination au détriment des femmes dans la vie politique, et permettra aussi une participation des femmes à chance égale sur les listes des candidatures. Le constat est que le problème de quota ou de la parité pour les Etats qui disposent de ces types de lois parfois n’a pas atteint les résultats escomptés.

Quel est votre constatation sur la participation des femmes dans la vie politique en Afrique en Général et en Guinée en particulier ?

En Afrique en général on peut dire qu’il y a une forte amélioration. Mais en Guinée en particulier, il faut se dire la vérité que les femmes participent bel et bien en politique, elles sont des mobilisatrices avec les jeunes. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau des instances de prises des décisions ou bien lors des inscriptions sur les listes des candidatures. Nous œuvrons actuellement avec ces stratégies de ONU FEMMES des Nations Unies du cadre stratégique de la CEDEAO pour pouvoir traduire en réalité tangible toutes ces conventions et ces textes, parce que nous avons des beaux textes mais c’est la mise en œuvre qui n’est pas effective c’est ce qui fait qu’il y a du retard. Et la Guinée est jusqu’à présent parmi les pays où la participation des femmes, la représentativité des femmes au niveau des instances des prises de décision ou des parlements laisse toujours à désirer. Il y a certes quelques avancées mais elles sont très timides. Alors pour pouvoir vraiment atteindre les résultats escomptés et faire comme le Sénégal qui a fait un bond en avant, parce qu’aujourd’hui au parlement sénégalais il y a 41% des représentations féminines qui n’est vraiment pas négligeable suite à l’adoption de la loi sur la parité, de sa mise en œuvre au Sénégal. Sans compter le Rwanda qui caracole en tête au rang mondial en matière de représentativité des femmes. Donc il y a une réelle volonté politique dans certains pays et nous voulons justement partager ces bonnes pratiques, capitaliser ces acquis pour pouvoir engranger des résultats qui permettront à la Guinée d’être citée parmi les bons élèves.

On constate également que plusieurs femmes évitent de parler de la politique. Comment expliquez cet état de fait ? Comment faire pour inverser la tendance ?

Pour inverser la tendance, il faut les persuader, les sensibiliser, pour qu’elles comprennent que c’est vraiment un passage obligé si nous voulons parvenir à l’autonomisation des femmes. Si nous voulons participer au développement socio-économique de notre nation, il est important qu’on puisse participer activement à la politique. Le paradoxe est que les femmes participent en politique mais elles sont généralement juste là pour animer et certains les qualifient de détail électoral. Nous souhaitons maintenant qu’elles soient non seulement électrices mais aussi éligibles au même titre que leurs collègues masculins.  Pour réussir cette mission, il faut un travail de fond, une action collective et des stratégies porteuses pour passer des quotas surannés à la parité si nous voulons être au rendez-vous de l’atteinte des objectifs du développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies notamment relatif à l’égalité des sexes.

Interview réalisée par Pathé Diallo 628587001

 

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