Plus d’une semaine après, le coup d’état semble être déjà consommé, le pays est désormais orienté vers une transition. La préoccupation fondamentale des guinéens reste sur les modalités de la transition. Qu’est ce qu’il faut pour une transition réussie ? Quand on sait que la transition de 2008 apparemment n’a pas pris en compte toutes les facettes pour avoir un pays démocratiques.
Quels sont les profils des personnes que la junte doit prioriser pour piloter la transition ? Quelles formes d’institution devrons-nous avoir pour une stabilité durable ? Analyser et répondre à ces questions pourraient être de bonne base pour une transition réussie.
En effet, pour que cette transition soit un tremplin pour le renouveau de notre pays, elle doit initier des réformes fondamentales qui permettront la consolidation d’un état de droit, l’élargissement des espaces de libertés, de l’efficacité dans la gestion économique et surtout la promotion de la cohésion sociale.
On se rappelle encore des desiderata de la transition pilotée par le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) à travers l’accord de Ouagadougou qui souffrait d’une défaillance notoire, celle de ne pas imposer d’adopter une constitution avant la présidentielle pour rendre la transition valide. Ce qui a permis au Président ALPHA CONDE et ses alliés de tenter un changement constitutionnel très contesté avec un bilan macabre.
Contrairement au CNDD, Le CNRD peut proposer une constitution qui reflète les réalités de notre pays et le soumettre à referendum pour que le peuple de Guinée dans sa diversité puisse apprécier le texte qui doit régir son avenir avant toute élection.
Pour ce faire, la durée de la transition m’importe peu, quand sa finalité résulte sur une fondation solide qui permettra à notre peuple de vivre dans une Guinée de notre rêve. Cependant, la junte militaire sera confrontée à des pressions venant de la sous-région avec la CEDEAO et l’UA d’une part et de l’autre part des partenaires au développement et certains partis politiques qui imposeront un chronogramme courtermisme pour organiser une élection. Céder à ces tentations sans une reformes complètes ne pourra qu’engendrer regret et profiter à certains politiciens dont le but ultime reste de se servir du peuple.
C’est pour cela, un comité d’audit est impératif pour que tous ceux qui ont dirigé le pays et qui sont toujours sur la scène politique puisse répondre sur les zones d’ombre concernant leur gestion. Une manière efficace d’éviter de reconduire les acteurs ayant participé d’une manière ou d’une autre à des malversations avérées.
Le problème majeure de notre pays est systémique, un système créée et nourris par des hommes dont le but ultime est de se servir du peuple au lieu de lui servir, c’est pour cela le choix des hommes qui doivent diriger la transition doit être judicieux. Des hommes et des femmes exempts de toutes reproches et dont la probité morale et intellectuelle sont connues et avérées.
La mise en place des bases solides et durables est primordiale. Mettre des institutions fortes et indépendantes est la première chose à faire, il ne faut jamais se lasser de le dire, les institutions en Guinée sont désignées comme ceux qui posent le plus de problème dans la société guinéenne, et celui ou le besoin de réforme est le plus criant.
Pour finir, cette transition est une chance pour refonder la république dans laquelle les ressources naturelles, considérées comme patrimoine commun national, seront désormais exploitées pour générer des richesses au profit de tous les guinéens. Nous dévons œuvrer pour une Guinée qui rassemble au tour des valeurs durables et non au tour des ethnies ou des individus.
Mamadou Bassirou Diallo
Chargé de la communication du parti de la libération populaire ‘’PPL’’