Sidya Touré à Kassory : « Je ne crois pas que les machines se sont levées toutes seules pour aller casser les maisons… »
Le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Sidya Touré a abordé les dernières actualités sociopolitiques du pays notamment le passage du premier ministre, Kassory Fofana à l’assemblée nationale. Passage au cours duquel le chef du gouvernement a présenté la politique générale face aux représentants du peuple.
En séjour à Abidjan, l’ancien premier ministre guinéen, était invité de l’émission « on refait le monde » de chez nos confrères de Djoma médias. Tout d’abord, Sidya Touré a commenté la réponse de Kassory Fofana sur les opérations de casse à Conakry et dans certaines villes de l’intérieur du pays. Répondant à un député sur le sujet, le PM avait affirmé qu’il ne sait pas d’où est venu l’ordre de casser les maisons des citoyens. Une réponse qui irrite l’opposant guinéen.
« Ça ce n’est pas une réponse d’État. Quand on dit des choses comme ça ! Vous savez que les casses ont commencé à Kaloum, c’est là où y a le gouvernement, la présidence de la République. Cela a duré plus d’un mois, si personne ne s’est levé un seul jour pour poser ce problème en conseil des ministres, ce que nous sommes dans l’État néant. Y a plus personne pour ne représenter.C’est quelque chose de bricoler et malheureusement mal tourné parce que des guinéens ont été spoliés. Je trouve ça vraiment très dommageable, on avait la possibilité de rectifier le tir. Je ne crois pas que les machines se sont levées toutes seules pour aller casser les maisons. Donc il a fallu que l’instruction soit donnée et ce genre de chose, je sais comment ça se passe. Quand il s’est agi de Kaporo Rails, je me rappelle j’étais premier ministre, nous avons passé deux conseils interministériels à expliquer. Alors si aujourd’hui il n y a aucune instance qui a pu discuter de ces questions, les guinéens devraient être inquiets de leur avenir« , a dit Sidya Touré ce mardi.
Par ailleurs, l’ancien premier ministre est également revenu la situation des détenus politiques dans des conditions « exécrables » selon lui. Pour lui c’est innaceptable de voir cette situation perdurer.
« Il est inadmissible dans la situation de notre pays aujourd’hui, les gens qui se sont battus pour essayer de défendre la démocratie, puissent se retrouver détenus non seulement dans des conditions exécrables. Il n’est pas admissible que des jeunes gens soient détenus dans des conditions où vous n’êtes dans une prison réglementaire. Où vous êtes à 10 , 15 personnes dans une cellule. On est revenu à quel régime là ? Nous avons des problèmes en Guinée. Et ces problèmes, ce qu’on ne pose jamais les vraies questions. Et tout ceci c’est pourquoi exactement ? Ces gens sont en prison pourquoi ? Pour défendre quoi? Satisfaire qui? Il faut qu’on arrête un peu. C’est pas pour rien que les gens écrivent aujourd’hui pour expliquer les conditions de détention en Guinée. Il y a une dérive absolue totalement tendant vers une autocratie absolue. Il faut qu’on arrête ça. »