Au regard de la législation électorale de notre pays, ne peut être électeur que celui qui a 18 ans et plus. Étant donné que le fichier est dit biométrique dont le système de paramétrage ne peut valider que celui qui a l’âge légal d’y figurer, comment peut-on parler alors de la présence des mineurs ? Par principe il ne peut y en avoir mais en réalité il y en a en grand nombre.
La seule manière fiable de le vérifier était de procéder conformément aux recommandations des experts internationaux. C’est une opération d’assainissement qui consistait à ramener tous les électeurs devant les agents recenseurs car ce n’est que par la vérification physique qu’on peut certifier que tel est mineur ou pas (question de bon sens).
Dans le système, tous ceux qui y figurent ont un âge supérieur ou égal à 18 ans donc par principe le problème ne se pose pas. Et aussi il est impossible de convaincre qu’à travers les photos de mauvaise qualité, l’on peut certifier l’âge d’un électeur pour le radier ou le maintenir. La principale source du problème a toujours été la délivrance des documents administratifs qui servent de base aux opérations d’enrôlement.
En effet, l’administration publique étant politisée et corrompue, des consignes sont toujours données selon les intérêts du parti au pouvoir afin que dans ses fiefs, l’administration locale favorise la mise à disposition des faux documents aux mineurs pour qu’ils puissent se faire enrôler. Ainsi le jour du scrutin, l’usage abusif du vote par procuration permet aux majeurs des familles de bourrer les urnes avec les cartes d’electeur des mineurs.
La faiblesse des moyens de surveillance des représentants de l’opposition et la complicité active de l’administration locale tout le long du processus frauduleux, rendent facile le brigandage électoral à ciel ouvert. C’est pourquoi lorsque j’apprends que des “experts” se sont réunis entre quatre murs pour assainir un fichier électoral aussi pourri que le nôtre, je suis triste pour l’avenir de la démocratie dans mon pays.
Cela fait plus de dix ans que l’on nous répète le même mensonge qui conduit non seulement à la même duperie, mais aussi aux mêmes conséquences néfastes. Alors on fait exprès ou quoi ?
Aliou BAH Président de l’organe provisoire du #MoDeL