Avec plus de 11 millions d’habitants, la Guinée se trouve aujourd’hui pris en otage par une classe politique désorientée, peu soucieuse des préoccupations de sa population, vivant en majorité au-dessous du seuil de la pauvreté et dépendant de l’oligarchie financière et politique.
Il n’est plus à démontrer qu’il y a une rupture quasi totale entre les gouvernants et les gouvernés de la Guinée.
Les récents soulèvements de la population à travers le pays pour réclamer l’électricité, et le rejet systématique de certains dirigeants dans leurs propres bastions en est une illustration parfaite.
Notre pays est aujourd’hui profondément plongé dans une crise interminable de succession, ce qui nécessite une alternance à la tête du pays.
Si les Guinéens pouvaient se permettre une lueur d’espoir de démocratie et d’alternance avec l’arrivée du Président Alpha condé à la magistrature suprême de notre pays en 2010, il faut dire clairement que cet espoir est aujourd’hui totalement perdu.
L’opposition guinéenne, quant à elle tend vers une fin d’année décisive en terme de bilan et relance de nouvelle stratégies car la volonté du Président de la République de se porter candidat pour briguer un troisième mandat, ou un premier mandat au compte de la quatrième République comme est une évidence.
La politique de la chaise vide utilisée par l’opposition à l’occasion du double scrutin du 22 mars, a été une opportunité pour la mouvance présidentielle de se doter d’une Assemblée nationale monocolore et risque de permettre à Alpha Condé d’avoir un pouvoir absolu.
Cela se confirme surtout, par la convention du RPG-Arc-en-ciel tenue les 5 et 6 août dernier au palais du peuple et la confirmation de la date du 18 octobre pour la tenue de l’élection présidentielle.
Aujourd’hui toutes les lois, contrats et traités du gouvernement devant être ratifiés par l’Assemblée Nationale passent comme une lettre à la poste, car une bonne partie du Peuple ne sont pas représentée au sein de ce fameux nouveau parlement.
Raison pour laquelle, toutes décisions ayant pour but de boycotter des élections en Guinée, constituent pour l’opposition un refus de se battre.
En allant aux élections, nous avons beaucoup plus à gagner qu’à perdre. Car c’est à travers cela qu’on espérer une alternance tant réclamée par le vaillant peuple de Guinée.
C’est à ce niveau d’ailleurs, que j’interpelle l’opposition politique guinéenne de tout bord confondu. Il faut qu’elle soit en phase avec l’actualité et surtout réaliste dans sa démarche.
Refuser de participer à des élections sous prétextes qu’elles sont dans l’esprit de la constitution de 2010 ou à cause de la non fiabilité du fichier électoral est une grosse erreur.
Aujourd’hui, force et de reconnaître que, le pays est dirigé sur la base de la nouvelle constitution du 22 mars malgré les conditions dans lesquelles cette constitution a été adoptée.
Pour l’opposition, l’urgence doit être sur l’alternance car elle pourrait donner voie à mettre une assemblée et une constitution digne de nom.
Donc, au-lieu de tenir mordicus sur celle de 2010 qui ne changera rien, il est préférable de travailler sur les stratégies qui permettra de bloquer le Président actuel, cela passera forcément par un dialogue sincère.
C’est pourquoi, il faut dire au gouvernement de faciliter les conditions de dialogue afin d’éviter à notre pays une de se retrouver dans une situation difficile, qui risquerai de remettre en cause les efforts fournis dans le cadre du développement du pays.
Pour terminer, qu’elle fasse une coalition électorale pour présenter un candidat unique face à Alpha Condé.
Mais si l’esprit egocentrique prime sur la volonté d’une alternance, le combat sera d’avance une peine perdu.
Déjà des coalitions se profilent à l’horizon comme celle de l’Alliance Patriotique et la Coalition de l’Opposition Démocratique Extra-parlementaire pour aller à une candidature unique de l’opposition, pour battre le candidat du parti au pouvoir dès le 1er tour.
Mamadou Bassirou Diallo, Chargé de la communication du Parti de la Libération Populaire (PLP)
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