Enseignement supérieur : des PhD guinéens brisent le silence sur une injustice salariale criante
Un groupe de 50 enseignants-chercheurs titulaires d’un doctorat (PhD) a tenu une conférence de presse ce mercredi 22 janvier 2025 pour dénoncer les conditions précaires de leur situation professionnelle. Réunis à Conakry, ces universitaires de haut niveau ont exprimé leur indignation face à une discrimination salariale qu’ils qualifient d’« injustifiable » entre eux et leurs collègues étrangers, tout en pointant du doigt des retards chroniques dans le paiement de leurs salaires.
Des revendications claires et légitimes
Lors de son intervention, Dr. Siba Théodore Koropogui, porte-parole du groupe, a dressé un tableau sombre de la situation des enseignants-chercheurs guinéens :
1. Retard systématique dans le paiement des salaires : Les universitaires peinent à percevoir leurs rémunérations dans les délais, ce qui a des répercussions directes sur leur vie familiale et professionnelle.
2. Discrimination salariale : Dr. Koropogui a dénoncé un écart de rémunération basé sur la nationalité, affirmant que les enseignants-chercheurs guinéens sont nettement moins payés que leurs homologues recrutés à l’étranger, malgré des compétences et des qualifications similaires.
3. Manque de financement pour la recherche et l’innovation : L’absence de soutien financier pour des projets scientifiques et technologiques au sein des universités a également été mise en lumière.
Selon le porte-parole, cette situation est d’autant plus intolérable que beaucoup d’entre eux ont abandonné leurs familles et des opportunités à l’étranger pour contribuer au développement académique et scientifique de leur pays. « Nous continuons à travailler dans des conditions désastreuses, malgré l’inaction du ministère, en honorant nos engagements. Mais les impacts sur nos familles sont considérables », a déploré Dr. Koropogui.
Appel au dialogue et aux réformes structurelles
Tout en affirmant leur attachement au dialogue et au débat apaisé, les enseignants-chercheurs ont exigé des réformes urgentes pour rétablir l’équité et améliorer leurs conditions de travail. Ils demandent :
- Le paiement immédiat des salaires impayés ;
- L’adoption d’une grille salariale unique qui garantisse une rémunération équitable pour tous les enseignants-chercheurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers ;
- Une stratégie claire pour financer la recherche et promouvoir l’innovation au sein des universités guinéennes.
Dr. Koropogui a tenu à préciser que cette démarche ne vise ni affrontement ni polémique. « En tant qu’enseignants-chercheurs, nous croyons aux vertus du dialogue. Mais face à des interlocuteurs qui n’honorent pas leurs promesses, il était de notre devoir d’alerter les plus hautes autorités sur cette situation précaire », a-t-il déclaré.
Le groupe de 50 enseignants-chercheurs a conclu son intervention en appelant les autorités à agir rapidement. Selon eux, des réformes structurelles sont indispensables pour redonner espoir à ces intellectuels engagés et éviter l’effondrement du système universitaire guinéen.
Avec cette conférence de presse, ces chercheurs espèrent briser le silence sur une situation devenue intenable et susciter une prise de conscience au sein des instances dirigeantes du pays.
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