Affaire de l’or en Guinée : 12 tonnes manquantes, le gouverneur de la Banque Centrale sous le feu des projecteurs

Un nouveau scandale éclabousse la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), secouant le sommet de cette institution clé. Le gouverneur Karamo Kaba, son adjoint, l’auditeur interne, ainsi que Tidjane Koita, président de l’Union Nationale des Orpailleurs de Guinée (UNOG), ont été présentés devant la justice ce week-end. Ces responsables, impliqués dans la gestion controversée des réserves d’or nationales, sont désormais au cœur d’une affaire qui interpelle l’opinion publique.

Les relations entre la BCRG et Tidjane Koita soulèvent de sérieuses inquiétudes. Il apparaît que des privilèges inhabituels lui ont été accordés, notamment des avances conséquentes sans garanties suffisantes. Ces fonds, souvent alloués à des entreprises proches de Koita, comme SOSIM ou Hypro Mining, ont été octroyés malgré l’absence de licences permettant des transactions de grande envergure.

Certaines de ces entreprises auraient bénéficié de facilités de paiement exceptionnelles, allant à l’encontre des règles de prudence financière de la Banque. Par ailleurs, les contrats établis avec Koita manquaient de clarté, omettant des éléments cruciaux comme les marges et les pourcentages à appliquer, laissant la porte ouverte à des abus.

L’affaire prend une tournure encore plus inquiétante avec la découverte de flux financiers importants, dépassant 500 millions de dollars, provenant de circuits internationaux. Ces montants, en grande partie en espèces, n’ont pas été correctement justifiés, alimentant des doutes sur la traçabilité des transactions.

En outre, des audits internes ont révélé que plusieurs tonnes d’or auraient été confiées à Koita pour exportation, en contradiction avec les clauses prévues dans les contrats liant la BCRG à ses partenaires étrangers. Ces manquements contractuels s’ajoutent à des délais inexpliqués entre le décaissement des fonds et la livraison effective des matières premières.

Malgré l’existence d’options plus fiables et conformes, telles que des partenariats avec des banques locales ou des institutions internationales reconnues, la Banque Centrale a choisi de s’appuyer sur des entreprises peu réglementées. Ce choix stratégique hasardeux pose des questions sur les motivations derrière ces décisions et met en lumière une gestion problématique au sein de l’institution.

Ce scandale met en péril la réputation de la BCRG et suscite des interrogations sur la transparence de sa gouvernance. Alors que le pays cherche à stabiliser son économie, les révélations sur des stocks d’or manquants viennent ternir l’image de l’institution.

Des informations non confirmées estiment que près de 12 tonnes d’or guinéen n’ont toujours pas été localisées, alimentant une équation où les chiffres semblent défier toute logique. Alors que la justice prend le relais, l’opinion publique reste suspendue à une question : comment une telle situation a-t-elle pu se produire dans l’une des plus hautes institutions du pays ?

 

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info 

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