L’ONU doit sonner la fin de la récréation en Guinée. (Par Youssouf Camara)
Ce lundi 4 novembre une délégation onusienne a été reçue à la primature par le PM Bah Oury, au menu des discussions faire le diagnostic de la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel. À mon humble avis, à ce stade de la crise je m’attendais mieux de la CEDEAO pour une évaluation matérielle des engagements des autorités de la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel à la date du 31 décembre 2024.
Nous devons éviter des fuites en avant. La CEDEAO n’a effectué aucune mission d’évaluation sur l’évolution de la transition sur les 22 premiers mois et s’est toujours contentée à de simple communiqué saluant l’effort des autorités de la transition, c’est pourquoi l’institution n’est plus crédible et se trouve aujourd’hui au bord de l’implosion suite au retrait du trio (Mali, Burkina et Niger) créant leur propre organisation dénommée (AES). Aujourd’hui sur les 10 points ou étapes de la transition déclinés devant la CEDEAO en fin d’année 2021 rien n’a été exécuté et il y’a aucune volonté politique de conduire une transition crédible de la part de la junte, le seul calcul du CNRD c’est comment confisquer le pouvoir à travers la candidature du chef de la junte en violation des accords additionnels sur la démocratie et la bonne gouvernance au niveau de la CEDEAO.
Contrairement à la transition de 2010 du CNDD sous la conduite du général Konaté qui n’a fait qu’un an pour aller aux élections après l’accord de Ouaga en fin d’année 2009. La seule option pour les émissaires onusiens c’est de mettre une transition civile car depuis 3 ans, le CNRD refuse d’organiser les élections libres et transparentes. Nous avons vu les exemples malien et centrafricain où les transitions civiles ont réussi à rétablir l’ordre constitutionnel. Si cette mission est sérieuse elle doit avant tout exiger le retour et la sécurité des leaders politiques exilés sous la transition à défaut de cela ça serait juste une promenade de santé de leur part car rien n’est possible en cette phase de crise sans la présence des grandes figures politiques du pays.
Nous restons attentifs à la conclusion du rapport sur les consultations de l’ensemble des entités nationales et j’ose croire que les émissaires onusiens seront pragmatiques dans leurs démarches suite à l’échec de la CEDEAO. Il n’est pas question de continuer à confier la finalisation de la transition à une junte qui veut confisquer le pouvoir à tout prix et il est très important que cela soit clair pour l’opinion nationale et internationale, on ne peut pas être juge et partie.
Honorable Youssouf Camara membre du bureau exécutif et coordinateur communal du FNDC à Matam
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