Dr Édouard Zotomou sur l’évaluation des partis politiques : « Une manœuvre de détournement à l’approche de la fin de la transition »

Quelques jours après la publication du rapport d’évaluation des partis politiques en Guinée, le document continue d’agiter l’opinion publique. Si certains y voient une initiative louable visant à assainir le paysage politique, d’autres exprimant des réserves, craignant que cette démarche ne vise à restreindre la participation de certaines formations aux futures élections.

Parmi les sceptiques, le Dr Édouard Zotomou Kpogomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP), a partagé ses préoccupations. Rencontré le vendredi 1er novembre, il a remis en question la sincérité de cette évaluation, pointant des motivations politiques non avouées.

« Ce toilettage des partis politiques arrive tardivement, presque à la fin de la transition. Si cette évaluation avait été vraiment rigoureuse, elle aurait dû être entreprise bien avant, et non à quelques mois de l’échéance finale, le 31 décembre », a-t-il lancé. Le Dr Zotomou soutient que cette opération pourrait servir à détourner l’attention des véritables enjeux de la transition, à savoir son bon aboutissement dans le délai convenu avec la CEDEAO.

Selon lui, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) n’a pas établi de critères objectifs et uniformes pour cette évaluation, créant ainsi un climat d’incertitude parmi les partis. « Lorsqu’on est important, on fixe des critères clairs et identiques pour tous. Ici, ce n’est pas le cas. On a soumis les partis politiques à une sorte d’examen sans les informateur des règles de notation », a-t-il ajouté.

Le Dr Zotomou déplore également le timing de cette évaluation. « Alors que la transition touche à sa fin, au lieu de se concentrer sur les priorités, on nous impose une évaluation. Cela semble viser à désavantager certaines parties, les suivront ainsi de se préparer pour les échéances à venir. Les parties ayant pourtant satisfait 70 % des exigences se retrouvent sous observation. »

Il conclut en dénonçant une campagne de terrain menée, selon lui, par des acteurs liés aux autorités, visant à préparer les conditions pour certains candidats au moment où d’autres partis sont interdits de manifestations. « Pendant que les partis se voient limités, il y a une campagne en cours dans l’arrière-pays, orchestrée depuis Conakry, pour positionner certains candidats », a-t-il accusé.

Avec ces déclarations, le Dr Zotomou a mis en lumière ce qu’il considère comme une stratégie d’exclusion et une entrave à la transition démocratique en Guinée, rappelant ainsi les enjeux cruciaux des prochains mois.

 

Mohamed Diallo pour Planete7.info 

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