Affaire Faya Millimono: Même s’il a tort, il ne risque rien politiquement (Par Amadou Béla Barry)
Faits réels ? Simple manipulation ? Ou manœuvre visant à jeter une tâche noire sur sa transparence qu’il a toujours clamée ? Tout reste à vérifier puisque c’est une rumeur qui s’est propagée sur les réseaux sociaux d’abord, avant d’être reprise par des médias de la place. Le nom de Dr Faya Millimono se trouverait parmi des fonctionnaires fictifs de l’État guinéen. Le Président du Bloc Libéral est accusé de signature et de perception de salaire d’enseignant au compte de l’ISSEG alors qu’il n’exerce plus la fonction depuis plus de 20 ans.
L’opposant a nié les faits et promis d’engager des actions avec ses avocats pour prouver son innocence.
A-t-il besoin de se justifier ? Peut-être oui !
Mais même si Faya a tort dans cette affaire, les conséquences s’il y en aura, peuvent être ailleurs. En tout cas, ça ne lui coûtera rien politiquement.
Je rappelle qu’on n’est pas en France ou aux États Unis où une seule et simple affaire peut tuer politiquement un leader dans sa conquête du pouvoir ou d’un quelconque poste.
C’est connu qu’en Guinée, malheureusement, l’inculpation dans de gros dossiers sombres d’un cador politique ne déserte pas son parti. Ça ne l’empêche pas non plus de recevoir de nouveaux adhérents.
La raison est qu’en Guinée, les choix et engagements politiques se font rarement par conviction. Les militants rejoignent une formation soit par l’appartenance ethnique du leader, ou pour se venger du camp d’où ils viennent. Donc, que leur Président soit pris en « flagrant délit » ou pas, ça ne leur dit rien. Au contraire, ils continueront à le défendre malgré tout. Ils diront certainement que c’est leur rôle.
Pour revenir au cas spécifique de Dr Faya Millimono, je termine par dire que ça ne sera pas sans effet si les faits arrivaient à s’avérer. Mais les preuves ne serviront qu’à réconforter les adversaires et alimenter les débats pour quelques jours ou semaines et après, on oubliera tout, comme d’habitude.
En attendant la lumière sur cette affaire, si jamais il y a enquête, Faya Millimono continue à sourire et clamer son innocence.
Amadou Béla Barry, journaliste