Ramassage d’ordures à Conakry : Les héros invisibles de la propreté urbaine
Dans la quête de faire de Conakry une ville propre, il est essentiel de reconnaître le travail de ceux qui œuvrent quotidiennement pour concrétiser ce rêve. C’est dans cette optique que nous avons rencontré Daouda Soumaoro, entrepreneur dans la collecte d’ordures, qui partage avec nous les défis, les risques liés à son métier, ainsi que les améliorations qu’il souhaiterait voir dans ce secteur. Son ambition ultime : un Conakry salubre.
« Ce travail est extrêmement difficile. Mes premières difficultés sont venues de mes collaborateurs, avec qui je ne travaille plus aujourd’hui. Lorsqu’ils sont plus influents, les conflits sont constants. Le deuxième problème concerne la santé : nous risquons nos vies sans les équipements de protection nécessaires. Et puis, il y a ces abonnés qui ne mettent jamais les ordures dans les sacs, ce qui complique énormément notre travail », explique Daouda Soumaoro. Quelles que soient les conditions météorologiques, lui et son équipe sont toujours présents dans les quartiers pour collecter les déchets.
Ce qui distingue Daouda des autres entrepreneurs, c’est qu’il ne se laisse pas uniquement motiver par l’aspect financier de son travail. Derrière son engagement se cache une ambition plus vaste : faire de la Guinée un pays propre, comparable à ceux d’Europe. « Ce qui m’a motivé dans ce travail, c’est le désir de voir la Guinée lutter contre l’insalubrité. Quand on visite d’autres pays, on se sent bien, et c’est pourquoi je veux m’investir pleinement dans ce métier. »
Concernant la reconnaissance de son travail, Daouda souligne que lui et ses collègues sont souvent dévalorisés. Malgré cela, il souhaite continuer à évoluer dans ce métier et appelle l’État à favoriser des collaborations avec les grandes entreprises plutôt que de fournir des financements directs : « Ce que nous demandons, nous les petites entreprises, c’est de collaborer avec les grandes entreprises, pas de l’argent. »
Enfin, Daouda Soumaoro rappelle que la propreté de Conakry dépend aussi de la participation active de ses habitants. « La population doit se mobiliser pour mettre fin à l’insalubrité. Même si je ne peux pas agir pour toute la Guinée, je ferai tout pour mon quartier », conclut-il.
Le métier de ramasseur d’ordures, souvent sous-estimé, joue pourtant un rôle crucial dans la lutte contre l’insalubrité à Conakry. À travers le témoignage de Daouda Soumaoro, c’est une vocation noble qui se dessine : celle de transformer son environnement pour le bien-être de tous, malgré les nombreux obstacles.
Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info