Éducation : le SYNEPGUI menace de boycotter la réouverture des classes et s’en explique  (interview)

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Les élèves en classe d’examen et les étudiants reprendront le chemin de l’école le lundi, 29 juin 2020. Ce, après trois mois de trêve due au covid-19. À 48h de cette réouverture, le Syndicat National des Enseignants du Privé de Guinée (SYNEPGUI) réclame le payement des arriérés de salaires pour le compte des trois mois de pause. À défaut, la structure menace de boycotter la reprise du chemin des temples de savoir.

Dans une interview exclusive accordée à Planete7.com, le secrétaire général adjoint de cette structure syndicale des enseignants du privé a décliné les raisons de leur menace. Niouma Sory Léno s’en est pris aux fondateurs « véreux ».

Planete7.com: Niouma Sory Leno bonsoir, vous êtes le secrétaire adjoint du syndicat national des enseignants du Privé de Guinée.  La réouverture des classes est prévue pour ce lundi, 29 juin 2020 pour les élèves en situation d’examen et les étudiants. Mais le syndicat national des enseignants du privé de Guinée rejette cette décision et menace de boycotter la réouverture. Peut-on connaitre les raisons ?

Niouma Sory Leno: Les raisons de ce boycott sont très simples. Les enseignants évoluant dans le secteur privé de l’éducation ont été abandonnés non seulement par leurs fondateurs, mais aussi par l’État pendant cette crise sanitaire que nous traversons. Tous les appels lancés par le syndicat national des enseignants du privé de Guinée (SYNEPGUI) aux autorités et aux fondateurs pour venir au secours des enseignants du privé sont restés vains. Nous voulons donc que nos arriérés de salaire nous soient payés et nous voulons aussi des garanties pour l’année prochaine. Raison pour laquelle notre plateforme revendicative est composée de six points.

Planete7.com: Vous exigez donc de vos fondateurs le payement de quatre mois d’arriérés. Quelles explications ces derniers vous donnent ?

Niouma Sory Leno: L’argument principal avancé par ces fondateurs est celui du manque d’argent. Cet argument, pour nous, est infondé, fallacieux. Nous sommes activement impliqués dans la gestion de ces écoles et nous savons comment les choses se déroulent dans le cadre du recouvrement. Ces fondateurs, en majorité, manquent de bonne foi. Une école responsable ne peut pas avancer un tel argument.

Planete7.com: Il y a une confusion au niveau de la catégorisation des enseignants du privé.  Vous souhaitez rencontrer le ministre de l’éducation nationale pour lever l’équivoque. De quelle équivoque il s’agit ?

Niouma Sory Leno: L’équivoque est que les mauvais comportements de certains fondateurs ont fait que des choses illégales sont devenues des lois dans la plupart des écoles. Les enseignants appelés vacataires chez les uns sont considérés permanents chez d’autres et inversement. Chaque fondateur fait un contrat taillé sur mesure. Nous voulons faire comprendre au ministre que sa bonne vision qu’il a du secteur privé de l’éducation n’est malheureusement pas le cas sur le terrain. Il a besoin de ces petits détails et ensemble, au sortir de cette crise, nous pourrons signer une convention collective qui permettra de réglementer ce secteur.

Planete7.com: Pensez-vous que vos préoccupations seront prises en comptes ?

Niouma Sory Leno: Nous sommes convaincus que ces réclamations seront prises en compte. Déjà beaucoup de fondateurs sont en train de payer ou de discuter avec les enseignants. Nous n’avons pas demandé une mer à boire, c’est juste l’application des textes qui se trouvent dans le code du travail. Si rien n’est fait, les fondateurs seront les plus perdants parce que nous sommes prêts à ne pas donner cours à leurs candidats et nous sommes aussi prêts à vider leurs écoles de leurs élèves car chaque enseignant a un groupe d’élèves qui l’admire.

Merci !

Entretien réalisé par Thiankoye (+224 621 99 15 74)

 

 

 

 

 

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