Guinée : Tensions Montantes-Le Gouvernement face à la pression de l’opposition

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La scène politique guinéenne est en ébullition. Lors d’une interview exclusive sur Radio France Internationale (RFI) ce mardi, Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, a abordé les questions brûlantes entourant la transition politique en cours. Avec une date butoir initialement fixée au 31 décembre 2024 pour un retour à l’ordre constitutionnel, la déclaration récente du Premier ministre Bah Oury annonçant un dépassement de ce délai a ravivé les tensions entre le gouvernement et l’opposition.

Ousmane Gaoual Diallo a rappelé que malgré les efforts du gouvernement pour engager un dialogue inclusif, une partie de la classe politique et des organisations de la société civile persiste à discréditer le processus.« Il est naturel de noter qu’une certaine partie de la classe politique guinéenne et les organisations de la société civile ne veulent pas s’engager dans le processus de dialogue initié pour assurer une transition réussie. Ils utilisent toutes les possibilités pour jeter le discrédit sur ce qui se passe en Guinée. Clairement, cette transition ne connaîtra pas sa fin à la fin de l’année 2024 », a-t-il déclaré, invoquant des raisons complexes telles que la mobilisation financière et les multiples étapes nécessaires à la réussite de la transition.

Concernant le référendum constitutionnel promis cette année, Ousmane Gaoual a souligné l’importance d’un fichier électoral fiable, un défi logistique majeur actuellement en cours de réalisation. <<Actuellement, nous travaillons sur la constitution d’un fichier électoral fiable et accepté par tous les acteurs. C’est pourquoi nous avons invité tous les acteurs à se mobiliser pour que les électeurs guinéens puissent se faire enrôler. L’absence d’un fichier électoral serait problématique. Certains mènent campagne pour dissuader les acteurs politiques et les citoyens de s’enrôler, ce qui posera problème par la suite. Mais nous comptons bien organiser le référendum d’ici la fin de l’année », a-t-il affirmé.
La saison des pluies pourrait compliquer les opérations, mais le gouvernement prévoit de prendre des mesures pour atténuer ces risques. « Toutes les dispositions sont prises pour que cela ne soit pas un obstacle. Si la situation locale ou d’autres facteurs le rendent impossible, le gouvernement prendra ses responsabilités. Pour l’instant, nous sommes dans une dynamique visant à tenir le référendum d’ici la fin de l’année. »

Le ministre a insisté sur la nécessité de refonder l’État guinéen plutôt que de simplement organiser des élections. Il a mentionné des projets cruciaux comme le recensement général de la population et l’élaboration de fichiers d’état civil, essentiels pour un développement durable du pays. « La tâche est immense. Nous ne sommes pas seulement dans un recensement électoral, mais aussi dans un recensement pour l’élaboration des fichiers d’état civil du pays, à partir desquels sera extrait le fichier électoral. C’est une démarche inclusive, et il faut beaucoup d’engagement de la part de tous les acteurs. Il est contradictoire d’exiger un retour à l’ordre constitutionnel tout en posant des actes retardant la fin de la transition. »

Gaoual a déploré le refus de certains acteurs politiques de participer au dialogue, ce qui, selon lui, retarde la fin de la transition. « La transition guinéenne n’a pas pour vocation de commencer un processus électoral et de le terminer pour que d’autres acteurs viennent. Il s’agit d’une refondation. Il faut recréer beaucoup de choses pour que les Guinéens puissent dire que le retour à l’ordre constitutionnel est possible. Cela ne signifie pas la fin de la transition. Les militaires ne sont pas venus pour organiser une élection et partir. », appelant à une coopération plus étroite pour garantir un processus inclusif et efficace.

Face à l’inquiétude des Guinéens concernant la détérioration des conditions de vie et de la gouvernance, Gaoual a défendu le bilan de la transition. Il a évoqué la stabilité économique, les efforts pour attirer les compétences et les réformes dans les secteurs clés tels que l’électricité et les infrastructures.«Malheureusement, certains de nos compatriotes préfèrent construire un narratif négatif pour discréditer la transition. Pourtant, si vous regardez les facteurs de stabilité économique, le franc guinéen est resté stable. Les hauts cadres de l’État sont aujourd’hui payés à des niveaux internationaux. Nous avons mis en place un standard pour attirer les compétences, notamment celles formées à l’étranger. Les secteurs comme l’électricité, l’eau et les infrastructures routières ont été négligés depuis l’indépendance. Il faut donc apporter des réponses appropriées. Mais est-ce qu’une transition de 3 ans peut régler ces questions ? Juger ainsi la transition est un peu sévère. », a-t-il conclu, appelant à la patience et à la compréhension.

Alors que la société civile et les partis politiques s’organisent pour exiger le respect du calendrier initial, le spectre d’un affrontement entre le pouvoir et l’opposition se profile à l’horizon. La situation reste délicate, avec un avenir politique incertain, conditionné par la capacité des différents acteurs à trouver un terrain d’entente pour la stabilité et le développement de la Guinée.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info

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