Urgent : le Conseil d’administration du FMI approuve un soutien financier d’urgence de près de 71 millions de dollars
Le Conseil d’administration du FMI approuve un soutien financier d’urgence de 71 millions de dollars et conclut les consultations au titre de l’article IV de 2024 avec la Guinée
- Le Conseil d’administration a approuvé un décaissement de 53,55 millions de DTS (environ 71 millions de dollars) en faveur de la Guinée au titre du guichet chocs exogènes de la facilité de crédit rapide pour aider la Guinée à répondre aux besoins immédiats liés à l’explosion du principal dépôt de carburant fin 2023.
- En partie à cause de cette explosion, la croissance devrait décélérer à 4,1 % en 2024 et rebondir à 5,6 % en 2025, soutenue par un secteur minier résilient.
- Les principales priorités pour 2024 visent à répondre aux besoins de financement urgents, principalement liés à l’assistance aux ménages touchés, au nettoyage des sites, ainsi qu’à la décontamination et à la reconstruction, qui pourraient menacer la croissance et le développement économique s’ils ne sont pas traités. À moyen terme, la mobilisation des recettes intérieures, la modernisation de l’administration fiscale, l’amélioration de la gestion des finances publiques et de l’efficacité des investissements, ainsi que l’augmentation des dépenses en matière d’éducation, de santé et de protection sociale contribueront à stimuler la productivité et à réduire la pauvreté.
Washington, DC : Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un décaissement de 53,55 millions de DTS (environ 71 millions de dollars) au titre du volet chocs exogènes de la facilité de crédit rapide pour aider la Guinée à répondre aux besoins urgents de sa balance des paiements. liés à l’explosion du dépôt de carburant.
Les dépenses d’urgence, qui seront reflétées dans la loi budgétaire révisée pour 2024, comprennent des transferts aux ménages touchés ; la décontamination du site de l’explosion ; la construction de logements, d’écoles et d’infrastructures de santé ; la réhabilitation des bâtiments publics endommagés ; et le début des travaux de construction d’un dépôt de carburant moderne et sûr.
La croissance de la Guinée devrait ralentir à 4,1 % en 2024 en raison des pénuries de carburant et rebondir à 5,6 % en 2025, soutenue par un secteur minier résilient. Les politiques pour 2024 visent à atténuer les impacts de l’explosion du combustible tout en minimisant les écarts par rapport aux objectifs de croissance et de développement économique à moyen terme. À moyen terme, la mobilisation des recettes intérieures, notamment du secteur minier, la modernisation de l’administration fiscale, l’amélioration de la gestion des finances publiques et de l’efficacité des investissements, ainsi que l’augmentation des dépenses en matière d’éducation, de santé et de protection sociale, tout en ancrant les dépenses sur les ressources disponibles, contribueront à accroître la productivité et réduire la pauvreté.
Le Conseil d’administration a également conclu les consultations de 2024 au titre de l’article IV avec la Guinée. Un communiqué de presse contenant l’évaluation de la consultation par le directoire sera publié en temps utile.
À l’issue des débats du Conseil d’administration, Mme Gita Gopinath, la première directrice générale adjointe et présidente par intérim, a publié la déclaration suivante :
« L’aide financière d’urgence au titre de la facilité de crédit rapide contribuera à répondre aux besoins urgents de la balance des paiements associés à l’explosion d’une importante installation d’importation et de stockage de carburant à la fin de 2023. Les besoins urgents comprennent ceux liés à la décontamination du site, à l’assistance aux personnes touchées, aux ménages et la reconstruction des bâtiments, des infrastructures et d’un nouveau dépôt de carburant. Un assouplissement temporaire de la politique budgétaire est justifié pour répondre à l’explosion. À moyen terme, la mobilisation des recettes intérieures, notamment du secteur minier, et l’amélioration de la gestion des finances publiques créeraient un espace pour accroître les dépenses en matière d’éducation, de santé et de protection sociale, contribuant ainsi à stimuler la productivité, à réduire la pauvreté et à préserver la viabilité de la dette. La réforme du secteur de l’électricité pour remédier aux pénuries reste essentielle. La Guinée reste exposée à un risque modéré de surendettement, avec une certaine marge pour absorber les chocs. Toutefois, les vulnérabilités liées à la dette intérieure se sont accrues, du fait de l’émission d’obligations du Trésor pour financer d’importantes dépenses d’investissement public. Des politiques macroéconomiques prudentes, notamment en maximisant le caractère concessionnel de la nouvelle dette, en évitant l’accumulation répétée d’arriérés intérieurs, en renforçant la capacité de gestion de la dette et en améliorant la gestion des investissements publics, restent essentielles pour préserver la viabilité de la dette à moyen terme. La volonté des autorités monétaires de resserrer la politique monétaire, si nécessaire, et de veiller à ce que les prêts de la banque centrale au gouvernement restent dans les limites légales contribuera à contenir les pressions inflationnistes. La mise en œuvre résolue du plan d’action sur le marché des titres publics, conçu avec l’aide du FMI, contribuerait à créer des voies alternatives pour financer le gouvernement et à limiter l’exposition aux banques souveraines, qui a considérablement augmenté.
La mise en œuvre de réformes structurelles contribuera à gérer la vulnérabilité de la Guinée aux chocs intérieurs et extérieurs et à parvenir à une croissance soutenue et inclusive. Dans ce contexte, il est nécessaire de garantir que le projet de minerai de fer de Simandou apporte les bénéfices escomptés à l’économie guinéenne, de s’adapter au changement climatique et de l’atténuer, de lutter contre les disparités entre les sexes et de renforcer la gouvernance et la transparence en luttant contre la corruption et en améliorant la gouvernance. Le régime de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LAB/CFT). La mise en œuvre des recommandations de l’évaluation des garanties de 2023 sera également cruciale. »