Départ du trio Mali-Burkina-Niger de la CEDEAO : la lecture du président du MSD
Les réactions des acteurs politiques ne tardent pas depuis que le Niger, le Mali et le Burkina ont décidé de quitter l’institution sous-régionale à travers un communiqué conjoint signé par les trois militaires qui dirigent ces pays depuis 2020 à Bamako, 2022 à Ouagadougou et 2023 à Niamey.
Si certains estiment que la CEDEAO mérite des réformes internes, les autres pensent que l’institution s’est plus attelée à défendre les chefs d’Etats qui la composent en lieu et place des citoyens des États.
C’est le cas du docteur Abdoulaye Diallo, président du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD) qui trouve tout de même ce départ en cascade un mauvais signe. « Les autorités de la CEDEAO ont fait un abus, elle doit (CEDEAO) faire la différence entre les relations qui existent entre deux États et entre gouvernements. On ne peut en aucun cas suspendre les frontières d’un État et cette institution s’est permise de le faire dès après le coup d’Etat au Niger. C’est qui n’était pas du tout normal. Si vous prenez l’électricité nigérienne, la source c’est à partir du Nigeria mais même cela vous avez vu dès l’arrivée des militaires ils ont bloqué ça, sous l’ordre de la CEDEAO qui n’a aucun droit. Donc voilà l’une des raisons qui ont poussé ces trois pays à faire l’extrémisme », a-t-il laissé.
Et de poursuivre. « Une fois de plus la CEDEAO doit être au service des peuples des États qui la composent et non au service des chefs d’Etats. On ne peut pas dire que ces pays ont quand même raison de quitter puisque ce qu’ils brandissent comme argument, mais ce n’est pas à l’institution de lutter contre le terrorisme même si par ailleurs elle doit prendre les choses au sérieux. Tout de même il faut reconnaître que cette question d’insécurité et surtout le terrorisme est une manœuvre internationale dont tous les États sont victimes », a-t-il laissé entendre avant de renchérir.
« À partir du moment que ces pays quittent l’institution, ils ne vont plus recevoir des sanctions. C’est qui est réel aucun pays ne peut vivre à vase-clos donc c’est qui nous amène à dire qu’ils y auront d’une manière ou d’une autre des conséquences. Mais il faut dire quand même que ces départs en cascade des pays membres ne font pas bon signe puisque ça va emmener ce qu’on appelle la perte de la continuité territoriale. C’est à dire le déplacement d’un pays à un autre va être compliqué » conclut l’homme politique.
Mohamed Diallo pour Planete7.info